Pourquoi un tel revirement ?
La découverte d’un authentique tempérament : la comédienne Cécile Magnet ;
Le travail d’orfèvre de l’adaptateur et metteur en scène Christian Bordeleau.
Si vous ne comprenez pas vraiment le « joual » ce dialecte québécois : aucune importance.
Le texte de Michel Tremblay nous parvient sans une once d’affadissement, rien perdre de ses couleurs.
A mi-chemin de la gouaille parisienne et de la faconde marseillaise, l’art de la truculence se savoure aussi dans tous les registres du parler acadien.
C’est ainsi que nous suivons cette « torche » ( grosse) de Laura Cadieux, flanquée de son « Pti Tabernac » ( gamin), jusqu’à la salle d’attente du docteur chez qui elle retrouve, comme chaque semaine, ses amies toutes assidues de la consultation hebdomadaire de leur « génie-coloye ».
Raconté par Laura Cadieux, ce banal rendez-vous médical devient aussitôt récit « picaresque » à la sauce canadienne.
Bien relevé, pimenté à souhait, le mets se consomme sans modération.
Le comique imagé, la verdeur du propos, sont merveilleusement assumés par Cécile Magnet.
Énorme dans sa robette fleurie et son tricot étriqué sur sa volumineuse poitrine, la voilà lancée dans l’irrésistible interprétation de toute une série de personnages, elle, Laura, et ses copines.
Sens du confort, on se déchausse si nécessaire, curiosité télévisuelle, on apprécie les dessins animés, gout de la lecture, l’une dévore les B.D. sanglantes, des jeux de sociétés, on organise volontiers d’acharnées parties de cartes, ces dames sont comme dans leur salon.
Commentaires moqueurs et échanges de confidences intimes, nous font partager avec bonheur l’ univers de nos cousines dont les propos conservent des saveurs disparues de notre langue appauvrie, aseptisée, politiquement correcte, image d’une uniformisation stérilisante.
A vous de découvrir Madame Touchette, Madame Terrien, Madame Thibaudeau, et Monsieur Blanchette, l’intrus suspect, un niaiseux.
Bienvenue chez « les Joyeuses Commères de Montréal ».
Elles vous attendent cet été en Avignon.
Une rencontre à ne pas manquer.
Encore à Paris, mardi 28 et mercredi 29 avril à 20h au Théâtre de l’ Archipel
Et au Festival d’Avignon, au Théâtre des Corps Saints du 4 au 26 juillet à 18h