Lui, Jaime, Alain Leempoel, son fils.
Les deux sont belges.
Quels talents.
Pour nous, ils vont nous faire partager, du rire aux larmes, les échanges savoureux, qui permettront à chacun, tour à tour, de se dévoiler peu à peu, de faire tomber les masques, de révéler à l’autre des pans entiers de son existence.
Contraint par le chômage, il annonce à sa mère que l’appartement qu’elle occupe devra être vendu.
Jouant la diversion, elle lui reproche ses visites trop rares, enchaine aussitôt sur l’interdiction de la présence de la belle-Mère à son enterrement, enfin lui révèle non sans malice, l’existence d’un fiancé plus jeune qu’elle qui la comble de félicité.
Pour aborder ces situations douloureuses, les dialogues « décalés » instaurent aussitôt un climat délicieusement comique.
Manipulatrice, charmante et capricieuse, possessive comme une jeune maman, surprenante, inattendue, non conformiste, Mama fine mouche, n’en déploie pas moins des trésors de tendresse et de clairvoyance à l’égard de ce fils tant aimé auquel elle saura redonner confiance.
Perdu face à tous les problèmes accumulés, il parviendra cependant à lui avouer les causes de son indifférence à la mort prématuré de son père.
Débarrassées de tout faux-semblant,
Alliant humour et cocasserie,
Poursuivies jusqu’au deuil, au-delà,
Ces « Conversations » nous livrent un témoignage bouleversant sur l’amour d’une mère,
Envahissant, pesant ;
Bienveillance unique,
Infinie, irremplaçable.
Incroyable de présence, de malice, de douceur et d’espièglerie et de poésie Jacqueline Bir a quelque chose d’une Madeleine Renaud impertinente et attachante à la fois.
Une interprète exceptionnelle que l’on souhaiterait voir plus souvent sur les scènes parisiennes.
A ses côtés, Alain Leempoel sait évoluer dans ce rôle de fils lointain, rongé de soucis, enfin » libéré » ... presque.
Le duo, en parfaite harmonie, confère aux protagonistes une rare authenticité.
Loin de toute mièvrerie, et de poncifs doucereux,
Un hymne d’amour,
Un hommage .