Récipiendaire du prestigieux « Pinter Award »
Et joué à Broadway par Jake Gyllenhaal et Ruth Wilson,
A Paris, le Théâtre du Petit-Saint Martin accueille à son tour la pièce du jeune auteur anglais.
Attachante histoire d’amour
Née d’une improbable rencontre entre une physicienne et un apiculteur.
Basé sur un exercice de style pour le moins audacieux,
A l’image des galaxies scrutées par Marianne,
Le récit de Nick Payne s’observe, tel les astres,
Sous d’infinis angles de réfraction,
Déclinant subtilement l’infini des possibles
D’une liaison unique.
Dans un décor très simple, un plateau rond d’un noir luisant posé sur scène, avec à sa surface quelques cercles concentriques tracés à la craie,
Les protagonistes vont vivre les différentes étapes d’une vie à deux,
Tragiquement brisée par la maladie.
Depuis leur rencontre fortuite, jusqu’à la mort inéluctable de Marianne,
Comme en musique les variations,
Chacun des moments décisifs jalonnant leur parcours
Sera évoqué dans de nombreuses versions :
Parallèle de la diversité des êtres,
Riche comme la diversité de l’univers.
Avec la tendresse, l’humour et la sincérité pour dénominateur commun,
Nous suivrons, tour à tour amusés, émus, compatissant les personnages : Marianne et Roland,
Entrainé à un barbecue, les retrouvant dans un cours de danse de salon, assistant à la demande en mariage, témoin d’une scène d’aveu d’infidélité et de menace de rupture, enfin face à l’annonce de la maladie de Marianne.
Marie Gillain fait preuve ici d’une belle témérité.
Davantage que pour « La Vénus à la fourrure » ( Lulu de novembre 2014) son interprétation justifierait pleinement le Molière attribué la saison dernière.
Juvénile, alerte, fraiche et pétillante, mutine, confrontée à la maladie, elle sait devenir cette Marianne grave et profonde, hantée par la mort de sa mère, doutant de son courage, abordant le recours à la mort assistée, consolatrice et résignée.
Parfaitement à la hauteur de sa partenaire, Christophe Paou est le Roland un peu maladroit, un peu frustre, un peu pataud, plus à l’aise avec ses ruches que face à cette jeune femme dont il tombe sous le charme.
Son engagement n’en sera pas moins total, son appui infaillible, auprès de Marianne condamnée, dans ses manifestations variées.
Comme il nous en déjà donné récemment l’illustration avec « La Révolte » de Villiers de L’Isle Adam ( Lulu d’avril 2015)ou encore « Jamais nous ne serons séparés » de Jon Fosse( Lulu de septembre 2013) Marc Paquien signe une mise en scène qui donne vie aux personnages avec finesse, choisissant un accompagnement musical de Xavier Jacquot en parfaite résonnance avec le texte de l’auteur, adapté avec talent par Elisabeth Angel- Perez et Manuel Piolat Soleymat.
N’attendez-plus pour parcourir les « Constellations »,
Y tintent toutes les musicalités de l’amour.
Encore un joli spectacle à inscrire sur vos tablettes.