Joyeuse, enlevée, rebondissante, tumultueuse, cette comédie de jeunesse du poète anglais analyse les sentiments amoureux, dénonce les abus et usurpations de pouvoir, célèbre l’authenticité du «retour à la nature».
Fuyant l’autorité abusive de son frère Oliver,(Adrien Dewitte), Orlando (Lionel Erdogan) se retrouve à la cour du Duc Frederic, (Jean-Paul Bordes) père de Célia (Ariane Mourier) et de sa cousine Rosalinde, (Barbara Schulz) fille du Vieux Duc chassé du pouvoir.
Orlando y croise Clélia et Rosalinde. Coup de foudre entre Rosalinde et Orlando à nouveau contraint à la fuite après sa victoire contre Charlus le lutteur.
Aussi chassée par son oncle cruel, Rosalinde fuira dans la forêt déguisée en garçon suivie de son inséparable cousine Clélia habillée en paysanne.
Dans la forêt vit, entouré de quelques fidèles, le Vieux Duc déchu. Il sauvera de la mort Orlando et son vieux serviteur affamés, à bout de force.
Ainsi la forêt devient le lieu de toutes les rencontres, de tous les rebondissements, de toutes les découvertes.
Retrouvailles de Rosalinde et Orlando, idylle d’un berger amoureux transi et d’une bergère méprisante éprise de Rosalinde habillée en garçon, coup de foudre encore d’Oliver, sauvé par son frère des griffes d’une lionne, et de Clélia fille du méchant Duc.
Dans un jeu cruel et ambigu, jouant de son travestissement, Rosalinde aura éprouvé le fol amour d’Orlando, le Vieux Duc célébré le bonheur simple et authentique loin de vils courtisans, le sage ermite préservé sa solitude.
Les unions seront scellées, les dépossédés retrouveront duché et fortune, repentant, l’usurpateur Frédéric rentrera dans les ordres.
Lena Bréban, a le sens du rythme. Mise en scène menée tambour battant, dynamisme des comédiens excluent les temps morts au risque de faire «surjouer» ses interprètes. Parti pris discutable, servi avec un authentique engagement par l’ensemble de la troupe, la représentation tire parfois vers la pochade.
Barbara Schulz, irradiant la soirée, véritablement charmante, fraîche à ravir, passe de sa robe de cour à son habit d’homme coiffée d’une perruque en pétard sans jamais perdre de son charme ni paraître équivoque. Elle rayonne.
A ses côtés la Clélia d’Ariane Mourier affiche la vigueur de sa jeunesse, excessive parfois.
Coté garçons, l’Orlando de Lionel Erdogan est tout à fait respectable, son frère Oliver,Adrien Dewitte pourrait se montrer plus sobre à l’instar de certains autres de ses camarades, cependant que Jean-Paule Bordes campe ses personnages du Duc félon et du vieux serviteur avec la malice qu’on lui connaît.
Réserves toutes personnelles ,
Plus sévères pour les parties chantées.
Interprétés par des guitareux baba-cool déguisés en Davy Crockett, la médiocrité des «lyriques» relèvent de la fête de patronage ou d’une veillée au camping «Les Flots bleus».
Un manque de réceptivité sans doute, le public lui tape dans ses mains.
Cependant pas de méprise sur ces coups de griffe, reflets d’une incurable exigence.
Poésie du texte intacte (adaptation de Pierre-Alain Leleu et Léna Bréban)
Charmants décors bucoliques, (Juliette Azopardi)
Bonne humeur des interprètes,
Emportent l’adhésion du public.
Et la partie gagnée.
Lulu se doit de le reconnaître,
Elle n’est pas restée insensible à l’ensemble du spectacle.