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Cinelandia d'Alfredo Arias au Petit Montparnasse

25/10/2012

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Gloire du mélodrame
Depuis "Comédie policière" ou "Les Peines de coeur d'une chatte anglaise" en passant par "La Femme assise" (de Copi), à l'exception des "Oiseaux" d'après Aristophane et de "Truisme" d'après Darrieussecq, voilà quelques décennies qu'Alfredo Arias nous a appris à rêver avec lui, rêve inséparable du rire, de la féérie et du fantastique.

Sa façon de bouger, ses expressions si particulières, à la fois totalement équivoque et pétries d'humour comme d'auto-dérision, son imagination fantasque et son accent inimitable, font tout le charme d'Alfredo Arias figure emblématique du théâtre argentin avec le groupe Tse ainsi que le regretté Copi.

Toujours fidèle à ses fantômes, hanté par une certaine nostalgie de sa terre natale, notre Alfredo est cette fois inspiré par les super navets de son enfance, projetés en plein air, avec orage soudain qui parfois emportait l'écran dans toute sa violence tropicale.

Nous voilà "projetés" dans "Cinelandia" dernier opus de notre conteur, récitant ou interprète, tout de noir vêtu, petit feutre assorti coquettement posé sur sa sommité crânienne, et nimbé de son halo de lumière.

Il nous déroule ainsi les scenarii de quatre nanars, mélos à souhait, qui aujourd'hui encore semblent le transporter de bonheur à en juger par ses fou-rires sur scène.

Sous la forme de "théâtre avec chansons" qu'il affectionne, avec la participation de trois comédiens: Sandra Guida, Alejandra Radano et Antonio Interlandi (au parfait physique de bellâtre sud-américain) qui chantent et dansent forcément, des costumes parfois très réussis, le premier film "sélectionné", au titre évocateur,de
"Besos Brujos"est un sommet du mélodrame à l'eau de rose, avec amoureuse déçue, fuite dans la jungle hostile et menaçante, enlèvement brutal et libération inespérée par l'arrivée miraculeuse du fiancé abandonné et retrouvé.
Une réussite:des tableaux d'une grande drôlerie, des costumes noirs et blancs spectaculaires, des numéros impeccablement réglés .
Autre grand moment de la soirée:" La mujer de las camélias". C'est la partie la plus inspirée, et de loin, de la soirée, l'occasion de retrouver l'Arias des grands jours:
"Le drame est pour les dieux, le mélodrame pour les Argentins" nous dit-il.
 Qualifiant cette version franco-argentine "noire et visqueuse" de :"Mujer aux camélias goudronnée", il s'en donne à coeur joie pour notre plus grand bonheur, je ne vous en dirai pas plus et vous laisse imaginer..

Trop ambitieux,  le film somnanbulique "le crime d'Oribe", tiré d'une nouvelle du grand écrivain argentin Bios Casares, pour illustrer le fantastique, et beaucoup trop long, trop "théâtre-amateur" le dernier scénario de "Carne", dont l'héroïne Delicia, la bien nommée, misérable ouvrière mais véritable bombe sexuelle affublée d'une séduisante perruque en poils de chèvre de Patagonie ( jolie trouvaille), est  victime des plus violents outrages, toujours répétés, perpétrés sur sa personne par le livreur ( Arias, assez bon dans le rôle du méchant) de l'usine de viande où elle exécute un dur labeur.
Delicia ,ressemble délibérément  à un vieux travesti cabotin, exibant  une fausse poitrine débordant d'une robe criarde, outrageusement décolletée.
Facile, vu et revu, l'usure est perceptible en dépit de quelques expressions savoureuses telles "Steack anesthésié" qui qualifie Delicia , violée sans fin, et ainsi transformée en "personnage de liturgie théatrale".

Arias a vieilli hélas, comme nous , son fidèle public depuis ses débuts.
Pour les jeunes , le charme reste intact, ils découvrent et ignorent les antécédents.


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