Les habitants du quartier, le Bronx, vus à travers le regard du gamin qui les observe, en toute innocence, assis sur les marches de son immeuble.
A neuf ans il est le témoin d’un meurtre qui se déroule sous ses yeux.
D’instinct, face aux enquêteurs, il respecte la loi du silence.
Puis il grandira dans ce milieu,
Evoluant sous la double protection d’un père modeste conducteur de bus et du caïd local qui le prend sous son aile « protectrice ».
Occasion pour Francis Huster de nous donner l’illustration de sa maitrise d’interprète,
Il incarne à lui seul cette foisonnante galerie de personnages interlopes, conférant à chacun vie et authenticité.
Il évolue d’un rôle à l’autre, de l’enfant au capo, de son père macho mais honnête aux paumés du bar voisin, du pauvre marchand ambulant à la belle « Black » cause de ses premiers émois amoureux.
Habile, fluide, la mise en scène de Steve Suissa, comme dans « Ich Bin Charlotte » fait corps avec celui qu’il considère comme son « Père de Théâtre ».
Le récit de Chazz Palminteri, en partie autobiographique, Truculent et animé,
Prend sa véritable dimension dramatique,
Alors remarquablement transmise par le comédien,
Avec la soudaine irruption du racisme.
Sa violence bouleversera brutalement cette société figée et fermée.
Notre héros en sortira meurtri mais définitivement grandi.
Le drame lui aura enseigné la tolérance.
Avec la prestigieuse collaboration de :
Jean Haas dont le décor tire adroitement parti du plateau du Poche,
Et de Jacques Rouveyrollis pour les lumières,
Dense et forte,
Généreuse et touchante,
La pièce de Chazz Palminteri tient son public sans fléchir.
Dans l’intimité de cette salle ,
Sous la direction de Steve Suissa,
Sans effets, sincère et sobre,
Francis Huster en exalte parfaitement l’intensité d’un dénouement dramatique
Comme la générosité du message transmis.
Une nouvelle programmation dans ce théâtre que l’on félicite pour la qualité de cette fin de saison.