Devant le théâtre de la Ville nous passons avec la satisfaction des nantis devant tous ceux qui brandissent leur affichette:" Cherche une place".
La satisfaction fut aussi éphémère que vaine.
L'actrice n'en est pas la cause. Voilà une star qui "tient la scène" comme elle s'impose à l'écran. C'est loin d'être toujours le cas - allusion à une très récente déception.
C'est "Môssieu Poto Strooss" qui est insupportable.
Sa pièce faite d'une succession de lieux communs, de tableaux de situations supposées nous mener au coeur du désarroi de son héroïne perdue, victime de l'incommunicabilité de notre monde sans pitié, est d'un ennui mortel qui n'a d'égal que les prétentions métaphysiques qu'elle affiche sans scrupule.
Peu importe la présence de Cate Blanchett qui s'essaie au comique et se donne sans compter.
Peu importe l'intéressante scénographie de Johannes Schütz, un décor ne fait pas le spectacle.
Et quels regrets de n'avoir pu découvrir l'artiste dans Tchékhov, par exemple.
Un tel pavé germanique vous assomme en moins de quelques minutes.
Le spectacle comportait un entracte: ce fut notre échappatoire et notre sauvetage.