Fruit de l’imagination fertile de Daniel Pennac, patientant aux urgences, un singulier malade frappé de symptômes aussi alarmants que divers, voit l’ensemble de la faculté mobilisée à son chevet, chacun renonçant à exercer sa spécialité après s’être prononcé sur un diagnostic relevant de la discipline du collègue.
Transporté de service en service, de bloc en bloc, cette course folle à travers l’hôpital se termine, au petit matin par la disparition du patient pourtant veillé par ce malheureux médecin à bout de forces.
De la réunion finale de tout le corps médical présidée par leur « Eminent Maitre » et « Respecté Professeur », prétexte à un dénouement aussi farfelu que l’ensemble des précédents épisodes, notre jeune et dévoué docteur, légèrement ébranlé dans sa vocation, tirera une conclusion percutante, mais définitive.
La rédaction habilement maitrisée, avec un joli crescendo dans le délire des pathologies décrites non sans un certain humour potache, fournit à Olivier Saladin l’occasion d’exercer, avec beaucoup d’habileté et un plaisir palpable, son art d’interprète dans l’incarnation de cette succession de doctes personnages déconcertés, et de ce pauvre interne à la carrière menacée.
Sujet légendaire, cette énième satire du monde médical provoque un rire qui se veut salutaire et sans arrière-pensée.
Dans la mise en scène à l’indéniable alacrité de Benjamin Guillard,
Le comédien joue sur du velours,
Le public assuré d’une soirée distrayante.