Arnaud Denis noble serviteur de Jean-Baptiste Poquelin
Nos classiques à La Cigale!
Déconcertant!
Mais foin des idées reçues, et en route pour Pigalle.
Franchis les vigiles qui filtrent l'entrée, phénomène étrange pour un spectacle théâtral, nous voilà installés sous les ors de plafonds plus habitués à retentir de concerts-rock que d'alexandrins.
De grandes tentures blanches savamment drapées rythment la scène, au sol seule une "commodité de la conversation" et un ployant composent les éléments du décor.
Dans la salle un public très jeune dans l'ensemble.
Michèle André, dont je découvre le travail , nous présente un singulier Alceste.
En Arnaud Denis elle a trouvé un interprète à la hauteur de sa vision du personnage.
D'Alceste l'atrabilaire, nous gardons l'idée d'un homme intransigeant, trop exigeant vis-à-vis de ses congénères, toujours prêt à chercher querelle à ses semblables, mal-embouché , coléreux, en un mot un être invivable.
Ici , cet homme qui semble coulé dans d'airain, méprisant honneurs, distinctions, contingences matérielles, compromissions, se trouve, réduit au désespoir, jouet et victime de sa passion pour Célimène, une coquette impénitente que seule comble l'exercice de ses charmes sur sa cour d'admirateurs.
Trahi dans son amour, dévasté, ravagé, fou de douleur, ivre de jalousie, la description de ces souffrances prennent ainsi une résonance toute particulière: c'est à Molière que l'on pense.
Que n'a-t-il enduré dans son union malheureuse avec Armande Béjard, de vingt ans sa cadette, dont il était éperdument épris.
Arnaud Denis trouve dans son interprétation toute l'intensité requise pour nous faire partager, en dépit de ses redoutables emportements,toute la vulnérabilité du personnage , la faiblesse de l'homme, son impuissance face à la violence de ses sentiments.
Il y aurait de l'Othello chez cet Alceste, et c'est magnifique.
Qu'importe les petits Marquis sans éclats, Célimène, Oronte et Arsinoé sont honorables,et aux cotés d'Alceste,
Philinte, Jean Laurent Silvi, et Eliante, Elisabeth Ventura, forment un inoubliable couple d'amis aussi bienveillants que pondérés.
Un regret: que cette représentation ne soit programmée que jusqu'au 19 septembre.
Alors ne perdez plus de temps, l'émotion est au rendez-vous.
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Déconcertant!
Mais foin des idées reçues, et en route pour Pigalle.
Franchis les vigiles qui filtrent l'entrée, phénomène étrange pour un spectacle théâtral, nous voilà installés sous les ors de plafonds plus habitués à retentir de concerts-rock que d'alexandrins.
De grandes tentures blanches savamment drapées rythment la scène, au sol seule une "commodité de la conversation" et un ployant composent les éléments du décor.
Dans la salle un public très jeune dans l'ensemble.
Michèle André, dont je découvre le travail , nous présente un singulier Alceste.
En Arnaud Denis elle a trouvé un interprète à la hauteur de sa vision du personnage.
D'Alceste l'atrabilaire, nous gardons l'idée d'un homme intransigeant, trop exigeant vis-à-vis de ses congénères, toujours prêt à chercher querelle à ses semblables, mal-embouché , coléreux, en un mot un être invivable.
Ici , cet homme qui semble coulé dans d'airain, méprisant honneurs, distinctions, contingences matérielles, compromissions, se trouve, réduit au désespoir, jouet et victime de sa passion pour Célimène, une coquette impénitente que seule comble l'exercice de ses charmes sur sa cour d'admirateurs.
Trahi dans son amour, dévasté, ravagé, fou de douleur, ivre de jalousie, la description de ces souffrances prennent ainsi une résonance toute particulière: c'est à Molière que l'on pense.
Que n'a-t-il enduré dans son union malheureuse avec Armande Béjard, de vingt ans sa cadette, dont il était éperdument épris.
Arnaud Denis trouve dans son interprétation toute l'intensité requise pour nous faire partager, en dépit de ses redoutables emportements,toute la vulnérabilité du personnage , la faiblesse de l'homme, son impuissance face à la violence de ses sentiments.
Il y aurait de l'Othello chez cet Alceste, et c'est magnifique.
Qu'importe les petits Marquis sans éclats, Célimène, Oronte et Arsinoé sont honorables,et aux cotés d'Alceste,
Philinte, Jean Laurent Silvi, et Eliante, Elisabeth Ventura, forment un inoubliable couple d'amis aussi bienveillants que pondérés.
Un regret: que cette représentation ne soit programmée que jusqu'au 19 septembre.
Alors ne perdez plus de temps, l'émotion est au rendez-vous.
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