De l’autre : hystérie, jalousie, suspicion.
Inévitables conséquences des conventions sociales,
Sujets inépuisables pour le génie de Feydeau,
Source d’infernales mécaniques imaginées par l’auteur,
Conduisant aux plus délirantes situations,
A des sommets d’absurdité :
Personnages respectables transformés en marionnettes
Pitoyables victimes prises à leurs propres pièges.
Illustration d’une misogynie viscérale,
Ridicule des vanités masculines,
« Le Système Ribadier » a été écrit par un Feydeau au sommet de son art :
1892 est une année de succès après un passage difficile, et voit la création de trois des pièces de celui bientôt sacré « Roi du Vaudeville ».
Recourant à l’hypnose pour « endormir » la méfiance d’une épouse soupçonneuse afin de tranquillement accomplir ses fredaines, Ribadier se verra trahit par son ami Thommeureux qui éveillera la Dame afin de lui déclarer enfin un amour que d’honnêtes scrupules lui interdisaient jusqu’alors.
Une suite d’effroyables méprises s’en suivront. Nous n’en dévoilons pas davantage.
Exigeant des interprètes de très haut niveau réunissant la fantaisie la plus ébouriffante et le sérieux des imbéciles,
Effets dominés, surenchère évitée,
Dosage aussi délicat que le texte semble facile,
Bien rare sont les représentations qui satisfassent à ces conditions.
Depuis Robert Hirsch, Jacques Charron, Jean Le Poulain au Français, ou encore Christian Clavier, je ne vois guère que « Le Fil à la Patte » monté à la Comédie Française en 2010 dans une mise en scène de Jerôme Deschamps, vraiment digne de figurer au « palmarès » de grands Feydau.
Si la représentation de ce »Système » ne trahit pas l’auteur,
Ni la mise en scène de Jean-Philippe Vidal, ni les comédiens réunis sur le plateau,
Ne nous font sentir ce « souffle » indissociable
De ces vents de folie,
De cet infernal tourbillon.
Dans cet univers comme rétréci,
Provocant immanquablement les rires du public,
Seules les répliques de l’auteur nous en donnent la mesure.
Amputé « Le Système Ribadier ».