Cependant figures audacieuses, voire sensuelles, dans certains pas de deux, et ports de bras emprunts de modernisme dans certains ensembles, sont déjà en rupture avec le classique stricto-sensu.
Seul l'orchestre semble ronronner dans les passages les plus rythmés de la partition.
Regrettable pour les interprètes de cette chorégraphie très enlevée.
Agon, ballet absolument contemporain est en totale adéquation avec la musique percussive et parfois grinçante de Stravinsky.
Créé en 1957, dansé en tee-shirt et chaussettes blanches sur collant noir pour les garçons, en strict maillot noir à fines bretelles pour les filles, ce ballet pourtant quinquagénaire n'a pas pris une ride.
C'est graphique, rigoureux, terriblement chic et ça bouge en cadence avec parfois comme un avant goût de West Side Story.
Le Fils Prodige, ballet narratif de Boris Kochno sur une musique de Prokofiev, clos cette trilogie balanchinienne.
Son intérêt réside essentiellement dans l'acte de la séduction dont on ne se lassera jamais.
Variation admirablement exécutée par Marie-Agnès Gillot, dans laquelle cette femme mi-araignée, déploie tous ses talents maléfiques et ensorcelants pour réduire sa proie à l'asservissement.
Les décors et costumes de Georges Rouault datent un peu (exception faite de celui de la courtisane).
Unique et léger relent de naphtaline de cette soirée au demeurant très réussie.
Balanchine, valeur sure, séduit encore et toujours par l'étendue de sa palette et son dynamisme sans cesse renouvelé.
Un réel pLaisir de renouer ainsi avec la danse.