Ils évoluent à l’intérieur d’un chapiteau sans toit, aux parois constituées de longs filaments comme transparents.
Les lumières douces évoluent au rythme de la musique minimaliste de Steve Reich.
Dans un camaïeu de crème et gris, plus tard ponctué de touches cyclamen, Dries Van Noten décline ses « costumes » : jupes courtes flottantes ou simples tuniques dévolues aux filles, les garçons en « marcel « et pantalon fluides.
Une évidente cohérence caractérise cette œuvre que la chorégraphe flamande considère elle-même comme « point d’orgue de son travail «.
Ils courent en tous sens sur la « piste », dessinent de grands moulinets avec leurs bras, exécutent d’acrobatiques figures de hip-hop au sol, de surprenants sauts dans l’espace, se regroupent et se dispersent, forment d’amples ensembles, répétés à l’infini. Rarissimes, quelques pas de deux ou à trois viennent, comme par miracle, illuminer un bref instant cette chorégraphie parfaitement illustrative de la musique répétitive du compositeur américain.
Le programme annonçait une heure dix de spectacle.
Moins de trente minutes suffisent pour provoquer une suffocation d’ennui.
On croyait » faire maigre « ce soir à l’Opéra de Paris.
Piégés dans la salle, nous sommes sortis rassasiés jusqu’à l’écoeurement.
L’image du décor de Jan Versweyveld conservée comme unique souvenir, indifférent à l’enthousiasme du public, cette conversion à la grande prêtresse anversoise définitivement manquée.