
Sa dernière créations en constitue une nouvelle illustration pleinement aboutie.
Quarante ans après «Ulysse», sa première «grande chorégraphie», «Pénélope» en est le «miroir inversé» un changement de genre, donnant la primauté à la femme, Pénélope, spectacle pour dix danseurs tout en noir, sans décor.
Prélude aux tableaux suivants, une ouverture d’une grande douceur, réunit les cinq couples dans des enlacements amoureux d’une infinie délicatesse.
Après les «Prétendants» dans lequel les garçons «dominent», celui des «Indociles» marque le triomphe des filles, un quintet très fort et puissant avec inversion des sexes marquée par d’incroyables portées qu’elles réalisent, garçons tenus à l’horizontale comme soulevés à bout de bras.
Menés toujours à un rythme effréné, courses, heurts, approches, ruptures , étreintes alternent en duos ensembles et solos. Poursuites, provocations, tournoiements, renversements des bustes, jetés de bras, frémissements de mains, et arrêts soudains dégagent une tension inégalable.
Vers la fin, une brève vidéo fait apparaître un vieillard sur un fauteuil roulant poussé par une ancienne danseuse. «Les corps ne reviennent jamais» dit une voix off.
Moment de gravité nostalgique bientôt suivi de cette note d’espoir, célébration de l’envie de toujours s’aimer, ainsi énoncée par Claude Henri Buffard «On voit ce que nous sommes, inconsolables et gais».
Ainsi, en une explosion finale, paroxysme d’énergie vitale, l’épilogue célèbre le triomphe de la réconciliation.
Sans faiblesse, dans la maîtrise parfaite de sa grammaire chorégraphique, Jean-Claude Gallotta nous livre une nouvelle démonstration de son art, des exceptionnelles performances de ses danseurs.
Après tant d’années d’exercice,
Un sentiment de «déjà vu» modère l’enthousiasme de Lulu.