Cette citation du Dalaï Lama est la préférée de Carolyn Carlson.
Elle explicite le titre de sa dernière création.
Se voulant avant tout poétesse, les textes de Carolyn Carlson entrecoupent de nombreux tableaux du ballet.
Ils n'enlèvent rien à la beauté de sa chorégraphie qu'elle qualifie elle-même de poésie visuelle.
Sur la musique " dansante" de René Aubry, son compositeur habituel, le ballet, découpé en de nombreux " tableaux, débute avec une simple chaise et un guéridon déplacés par un danseur sur le plateau.
D'une incroyable énergie, maîtrisée à la seconde même où elle semblerait destructrice, mêlant toutes les disciplines orientales comme tai-chi, les arts martiaux, ou le qi-gong revisités par la chorégraphe, corps projetés dans l'espace et au sol, comme dépourvus de squelette, dégageant une remarquable force dynamique, sept danseurs nous font parcourir toutes les étapes de ce cheminent spirituel.
Séquences de construction d'une maison sur bruitage de scie et marteau, tic-tac obsédant des aiguilles d'une montre, séquence sur des sommets alpestres avec craquement de glacier et grondement d'avalanche, séquence lumineuse d'été sur faisceau doré au sol, séquence d" élévation" avec projections de marches monumentales d'escaliers se croisant dans l'espace, séquence incroyable avec ruban d'adhésif déroulé et collé sur le plateau, séquence bucolique de renouveau de la nature au printemps se succèdent pour évoquer les différentes étapes de cette quête.
Les filles dansent cheveux au vent, sans entraves. Un des garçon exécute un étonnant solo, les jambes perdues dans les interminables pans de tissus débordant de sa ceinture.
A l'unisson avec la créatrice, tous illustrent l'harmonie totale entre la créatrice et ses interprètes.
L' héritière de grand Alwin Nicolais vient de nous proposer un dernier opus superbement abouti.