Une totale euphorie succède à la déception :
« 42nd Street » illustre une résurrection : l’Age d’Or des comédies musicales dans les années trente.
« 42nd Street » se veut un hommage à Busby Berkeley, mythique chorégraphe de Broadway et Hollywood.
A l’origine un film, « 42nd Street » tourné après la grande dépression sur une chorégraphie de Busby Berkeley précisément, avait provoqué le retour des américains dans les salles de Broadway.
Considéré comme le premier du genre, il met à la mode un stratagème souvent repris : le « Back-Stage » ou « l’envers du décor ».
Pénétrons dans les coulisses de la Revue en préparation.
Nous sommes justement en 1933 ; la crise n’a pas épargné le monde du spectacle, Julian Marsh, metteur en scène de comédie musicale, espère retrouver sa place éminente en montant « Pretty Lady ».
Dès le lever de rideau qui marque un temps d’arrêt à hauteur de jambes, une troupe étourdissante donne le tempo,
Renouant avec une tradition un peu oubliée,
Un formidable numéro de claquettes fait vibrer public et murs du Chatelet.
Le spectacle se poursuivra, sans jamais faiblir,
Dans d’éblouissants décors, sous des éclairages magiques, et des costumes enchanteurs.
Difficultés de production, problèmes de distribution, intrigues amoureuses, numéros comiques, refrains légendaires émailleront le récit de cette production, décisive pour chacun.
Caprices d’une star vieillissante, efforts permanents du metteur en scène, déboires de la débutante, difficultés de la vie d’artiste, le monde du spectacle se dévoile avec le meilleur du savoir-faire américain.
Exécutées au cordeau, la succession de numéros dansés déploie ses interprètes dans de fascinantes démultiplications géométriques, véritablement comparables aux plus grands moments de la comédie musicale de l’époque.
Le caractère de chacun dessiné avec justesse, on apprécie plus particulièrement les belles voix de Ria Jones en Dorothy Brock, vedette sur le déclin,( doublure ovationnée à Londres en remplaçant Glen Glose dans Sunset Boulevard) et d’Alexander Hanson, Julian Marsh le producteur ; le comique de la ronde Jennie Dale, trépidante Maggie Jones co-auteur de la revue, les talents de Stephane Anelli en chorégraphe, l’authentique fraicheur de Monique Young sans les jambes de Cyd Charisse, en Peggy Sawyer la débutante, enfin Dan Burton meilleur en Billy Lawlor , le ténor séducteur, que dans « Singing in the Rain » .
« 42nd Street » un sommet du genre.
Tourbillonnante, scintillante, trépidante, pétillante, crépitante,
Kaléidoscope étourdissant,
Une soirée d’apothéose pour cette fin d’année.
Un feu d’artifice pour l’adieu de Jean Luc Choplin.