Comme une revendication de liberté,
A l’aube des années cinquante,
Venant d’une Amérique puritaine,
Universellement adoptée par les jeunes.
En voix off, puis sur scène, chapeau de crooner sur le chef, regard dissimulé derrière des verres fumés, traversant le plateau à petits pas, voix feutrée poursuivant le récit, c’est l’histoire du Rock , son histoire aussi, que nous conte, l’infatigable, inoxydable, Jean-Paul Gallota.
« le Rock m’a parcouru le corps et fouillé l’âme »
Pour illustrer le propos :
Treize chorégraphies-éclair,
Treize chansons emblématiques.
Et treize variations –symbole de :
Fureur de vivre, rage de la jeunesse, et brûlures de l’existence.
Ensembles, solos, duos, ou pas de trois se succèdent à un rythme d’enfer.
Au « King » Elvis l’honneur d’ouvrir ce bal échevelé.
Toute la troupe est là, chemise immaculée, pantalon noir, pour l’honorer dans furieux ensemble pourtant débuté dans une forme de recueillement.
Un couple torride, elle en combinaison noire dégageant une rare animalité, s’affronte sur les Stones.
Pour Bob Dylan, un autre couple époustouflant, se donne sans compter,
Plus convenu, un garçon noir et un blanc évoquent l’homosexualité interdite, menant à la mort, chantée par Lou Reed,
Doux, presque romantique, en soutien-gorge et culotte sous sa veste d’homme une fille exécute un solo particulièrement lyrique et langoureux sur une chanson de Nike Drake,
A l’opposé, sur Higgy Pop, ce couple époustouflant, alterne tournoiements étourdissants et arrêts soudains.
Et encore ce pas de trois, presque « modern-danse » harmonieux et rigoureux à la fois, pour Kurt Cobain, une des chorégraphies les plus séduisante de la soirée.
Pour Jean-Claude Gallota :
« Le rock n’est pas seulement du showbiz » mais aussi une culture, une pensée, un absolu, poussé parfois jusqu’à la souffrance et la mort »
Une affirmation que tend à démontrer ce dernier spectacle.
En dépit des très bons passages évoqués dans cette chronique,
La démonstration de ce dernier n’aura pas emporté une adhésion sans réserves,
Si l’énergie impressionnante de ses interprètes force notre respect,
Si la musique reste toujours aussi entrainante,
La démonstration reste limitée, l’argument mal défini,
Une soirée moins réussie que des précédentes, telle « Yvan Vaffan » ou « L’homme à la tête de chou ».