Au même titre que Crystal Pyte et son «maître» Ohad Naharin fondateur de la Batsheva Dance Company, Sharon Eyal occupe désormais une place dominante dans l’univers de la danse contemporaine.
Désormais le public guette ses spectacles. Déjà présente en octobre dernier, mais sans susciter de commentaires de Lulu, sa pièce «Jakie» était donnée au Théâtre de la Ville.
Fascinante, envoûtante, magnétique, sensuelle.
Magistralement interprétée par sept danseurs au de-là des limites de la performance, la pièce décline, dans un crescendo lancinant, la grammaire si caractéristique de la chorégraphe et de son complice Gai Behar, sur la musique techno, syncopée d’Ori Lichtik .
Admirable, la formule associe une subtile alchimie de néo-classique et dance-floor ultra sophistiquée.
D’une rare élégance, ses étirements infinis d’arabesques et renversements de buste, ses déhanchés sulfureux, ses différents ports de bras si gracieux.
Les mouvements presque toujours exécutés sur demi-pointes confèrent aux déplacements une exquise fragilité, les corps ne se touchent pas.
Incandescent et somptueux, électrisant et torride, ici brûle le désir, se consument les corps insatiables.
Saisissant.
Les costumes, maillots perle, mi-bas noirs, apportent par leur discrète élégance,
l’ultime touche sexy-chic à ce spectacle sans décor.
Sommet de beauté au nadir de la chorégraphie moderne.
Un triomphe auquel Lulu s‘est associée sans réserve ni modération.