Ephémère bonheur.
Aussitôt le prologue, l’opéra de Brecht se réduit au énième catalogue de procédés wilsoniens, jadis novateurs, aujourd’hui, éculés, vus, et rebattus
Suite d’effets lumineux jouant sur les figures de géométrie: cercles, lignes, rectangles ; colorés : bleu, noir et rouge, blanc … de variations d’intensité : obscurité, surexposition.
Galerie de personnages difformes, marionnettes désarticulées, sautillantes ou mécaniques, visages cadavériques, têtes couvertes de perruques caricaturales.
Une mise en scène de l’extrême, un concentré d’expressionnisme allemand et de fantasmagorie,
Une plongée dans l’esthétisme qui conduit à la noyade : celle de l’œuvre au profit d’un maniérisme exacerbé.
Dans l’univers grouillant de la pègre,
Privés de chair, les personnages demeurent privés de vie.
La sonorité assourdissante de l’orchestre anéantit la partition,
Finit, d’écraser les protagonistes.
Avant tout visuel,
Seule la lecture des surtitres rappelle la noirceur de l’ouvrage.
Il ne reste rien ni Brecht, ni de Weil.
Les fans de Bob Wilson seront comblés.