Absente de Paris, je n'ai pu y assister.
Leur venue dans le cadre du très branché festival "Exit" m'offrait une occasion providentielle pour combler cette impardonnable lacune dans le parcours de Lulu.
J'étais donc au premier rang, vendredi soir dans la grande salle de la M.A.C. pour assister à leur premier spectacle chorégraphique créé en 2012 :" Les Danseurs ont apprécié la qualité du parquet".
Amusante entrée dans la salle par l'accès extérieur, en fond de scène: l'idée n'est pas nouvelle, mais la traversée d'un plateau constitue toujours un moment troublant pour tout spectateur.
Nous foulons la terre dont il est recouvert avant d'atteindre nos places, et les danseurs qui s'agitent déjà au rythme d'une 'biguine" s'efforcent de faire entrer dans la danse certains d'entre nous.
Plutôt gentil et bon enfant mais pas follement original comme entrée en matière pour cette troupe à la réputation aussi sulfureuse que provocatrice, aussi trash que subversive.
Et ce n'est pas avec la suite de numéros à prétention parodique que l'on évoluera vers la nouveauté:
Facile et rebattu le pas de deux "classique" avec ses mouvements maladroits, ses entrechats ratés, son étoile aux oreilles de souris et son partenaire à la perruque de travers.
Vu et revu le numéro du pianiste-virtuose qui fait semblant de jouer une musique enregistrée et qui salue son public d'un bras d' honneur.
Pas davantage comiques le danseur de claquettes poussif, ni le transsexuel interprète d'un numéro pseudo-bollywoodien à la gestuelle appuyée.
L'ennui est total sur l'adagio de la 4e symphonie de Mahler, pauvre Mahler, tout comme pour le Boléro de Ravel malgré toutes les possibilités offertes pas cette scie musicale.
L'arrivée sur le plateau de vieilles guimbardes pétaradantes d'où émergent un groupe de rockeurs décatis se livrant à une franche partouze , tous à poils et se donnant aussi du plaisir avec l'essuie-glace ou l'antenne de la voiture , aurait pu constituer le seul moment gaillardement comique de la soirée. Interminables, on se lasse vite de ces paillardises qui n'ont rien de nouveau et qui ont depuis des lustres fini de choquer le bourgeois.
Spectacle de potaches, parodie sans relief ni mordant, balourdise qui ne convainc pas, il faut n'avoir jamais assisté qu'à des chahuts d'adolescents attardés, des soirées de carabins de garde, pour s'esclaffer à ce florilège de blagues éculées à l'humour dépassé.
Crocs émoussés pour ces Chiens de Navarre.
Nul besoin de muselières.