De même pour l’intrigue tirée du roman de l’Abbé Prevost qui fit scandale en son temps :
« Histoire dont le héros est un fripon et l’héroïne une catin » ainsi plaisamment résumée par Montesquieu.
Cette chorégraphie de Kenneth Macmillan, crée à Londres en 1974, est essentiellement narrative.
Aujourd’hui encore ses pas de deux demeurent de grands moments de pur néoromantisme.
Vu dansé par Sylvie Guillem et Laurent Hilaire il y a quelques années déjà, je ne pouvais manquer cette reprise pour les adieux d’Aurélie Dupont, dans le rôle qui lui a fait « découvrir le plaisir de l’interprétation » et qui scelle ses adieux à la scène.
Avec Roberto Bolle, bel italien et artiste invité pour partenaire, le couple était éblouissant.
Exquise de délicatesse, alliant grâce et fragilité, fraîcheur espiègle et élégance résignée, légère ou tragique, la danseuse est « musicalité du geste » seul apanage des très grands interprètes, suprême distinction de rares élus.
Expressivité infinie, beauté rayonnante, Aurélie Dupont nous quitte après cet ultime moment de bonheur.
Son départ nous attriste doublement : nulle n’apparaît pour lui succéder.
De nombreux cinémas retransmettront en direct la soirée du 18 mai.
Amateurs balletomanes de France et de Navarre précipitez-vous dans les salles obscures.
Et pour les « novices », la découverte d’un art accompli.