Une mise en scène qui prétend « dépoussiérer » le texte biblique afin de mieux illustrer l’actualité : travail de Mikaël Serre,
L’illustration chorégraphique à partir d’une narration poétique : recherche expérimentale d’Abou Lagraa, dont j’avais assisté, enthousiaste, aux débuts dans cette même salle.
A partir du poème dit en français, inaudible la plupart du temps, dont seule la lecture des surtitres en anglais permet parfois la compréhension, les tableaux se succèderont pour illustrer les différents rapports amoureux évoqués dans ce texte toujours considéré « sulfureux ».
Costumes tabac et mousse, devant un jeu intéressant de fines stries lumineuses et modulables en fond de scène et les incontournables vidéos projetées à l’arrière du « voile »,
Tressautements, convulsions, spasmes, secousses, torsions, reptations illustrent frénétiquement un dynamisme comparable à l’animalité crue, agressive.
La violence des rencontres n’épargnent pas davantage les « pas de deux » ; un viol « en réunion » atteint le nadir du réalisme.
N’imaginez pas une once de douceur, l’ombre d’une suavité, l’amorce d’un geste tendre.
Seuls héros de cette représentation, dont le « modernisme » se traduit une fois encore par sa prétentieuse grandiloquence et l’ennui qui s’en dégage : les danseurs.
Ils réalisent un véritable exploit.
Soumis aux défis physiques les plus insensés, maintenant un rythme d’enfer, au sens propre du terme, durant plus d’une heure, leur résistance, leur courage, leur endurance, forcent l’admiration.
Déplorons ce regrettable gâchis,
Abou Lagraa s’est hélas fourvoyé,
Son talent de chorégraphe n’aura pas sauvé la soirée.