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Cette reprise de "La Dame de Pique" m'en a offert l' heureuse opportunité.
Je n'ai pas été déçue, loin de-là.
Si les importantes modifications apportées au texte dePouchkine par Modeste Tchaikovski m'ont un peu toublée, toute l'action est inversée( l'opéra commence par la fin de la nouvelle) la mise en scène de Lev Dodin ne trahit en rien l'atmosphère du drame, et souligne parfaitement le romantisme échevelé, la situation désespérée, tout comme le "Fatum" si cher à Tchaikovski, qui caractérisent aussi bien Hermann que Lisa.
Ici le cynisme glacial du héros de Pouchkine disparait.
Lisa n'est plus que le simple instrument d'un plan machiavélique, mais l'objet d'une passion partagée.
Symboliquement dominé par un praticable sur lequel passent les autres protagonistes et les choeurs, le lit de fer d'Herman est l'unique élément de décor cerné par les murs de l'asile.
Notre héros n'est plus qu'un homme perdu.
Perdu dans sa folie.
Perdu dans ses souvenirs.
En remontant dans chronologie de l'action, c'est avec une spectaculaire ouverture du mur de l'hopital, que se dessine en fond de scène le palais de la comtesse, figuré uniquement par un monumental escalier totalement épuré et quelques grandioses statues à l'antique.
Superbe, sobre, efficace.
L'immuable lit de fer servira encore de couche à la Comtesse, à nos amants, ainsi que de table à jeu pour la fatale partie de cartes.
Pas de relecture, pas d'effets gratuits.
Rien ne vient nous distraire de la musique et du chant.
Quoi de mieux quand les interpêtes:Vladimir Galouzine(Herman)Olga Guryakova(Lisa)Ludovic Tézier(Prince Eletski)nous donnent à entendre d'aussi belles voix, et le chef,Dimitri Jurowski, dirige un orchestre aussi parfaitement à l'unission.
Une soirée d'opéra que je ne regrette pas.
Rare par les temps qui courrent.