Cette "Dame aux camélias" vue en 2006 avec Aurélie Dupont et Manuel Legris m'avait enchantée comme toutes les chorégraphies de John Neumeir.
En incurable balletomane, il m'arrive fréquemment de retourner voir les ballets que j'ai particulièrement aimés, tels"Signes" de Carolyn Carlson ou "Doux Mensonges" de Jiry Kilian pour ne citer que les premiers qui me viennent à l'esprit.
Jamais déçue, mais "redécouvrant" avec bonheur certains passages que le temps avait effacé, c'est dans le même esprit que j'avais inscrit à mon programme cette "Dame aux camélias".
Cuisante déconvenue.
Falbalas, fatras flétris;
Minauderies et coquetteries pour midinettes;
Décors et costumes ( Jurgen Rose) d'une joliesse d'opérette;
Ajoutez-y le pire pour l'Opera de Paris, du jamais vu: une interprétation défaillante.
Mathieu Ganio possède bien cette beauté furieusement romantique d' Armand Duval, il a beau avoir été nommé étoile à 19 ans sans même avoir été premier danseur, son physique n'a pas suffit à me convaincre.
Réduisant la danse à un simple exercice virtuose, il lui manque cette force d'éblouissement qui émane chez des danseurs comme Laurent Hilaire, Manuel Legris, sans même parler de Nicolas Leriche.
Couple mal assorti sur scène, sa partenaire du soir, Laëtitia Pujol, , la bonne trentaine, grand échalas veillisant, manque autant de grâce que de fragilité dans le rôle de Marguerite, héroïne tout juste âgée de dix sept ans , mortellement atteinte de tuberculose. Ni diaphane, moins encore tragédienne, dans les portées elle n 'est qu'un grand insecte qui agite bras et jambes non sans raideur.
L'inévitable se produit alors: de lassitude au troisième acte vous déclarez forfait.
Sans précédent.