Sous sa direction, douze danseurs, deux chanteurs et deux guitaristes, rendent un vibrant hommage au premier concours de cante hondo.
Organisé en 1922 par d’éminentes figures du monde musical : Manuel de Falla, littéraire : Federico Garcia Lorca, et artistique : le peintre Zuloaga, cet évènement fondateur fit passer à la postérité des figures devenues légendaires.
Avec la musique de Falla, les voix de la Nina de los peines, El Tenaza, et Caracol s’immiscent aussi dans le spectacle.
Dans la pénombre, avec pour seul accompagnement le crissement du sable sous les semelles, les danseurs esquissent, au lever de rideau comme pour un échauffement, quelques mouvements qui imposent, avec la force de l’évidence, la puissance de leur inspiration.
Une suite de tableaux illustre les atmosphères contrastées, tour à tour rafraichissantes ou menaçantes, endiablées ou sanglantes, joyeuses ou tragiques de ce monde ensorcelant.
Des moments de feu et de passion, détonnant mélange de noblesse, de sensualité, de défi et de morgue réunies, électrisent l’atmosphère.
Immobiles à l’écoute d’un chant particulièrement déchirant, ou déchaînés au son des guitares et des chanteurs, les artistes illustrent cet art si prenant aux facettes à la fois étincelantes et obscures.
Crépitant sous les zapateados, retentissant de palmadas, rythmé par les claquements de doigt, un numéro intense réunit filles et garçons, pantalons et chemises noires pour tous, exécuté entre deux simples rangées de chaises.
Moins sensible aux démonstrations solistes, exception faite d’une petite diablesse ténébreuse, l’ensemble du spectacle est réglé d’une main de maître par sa directrice.
Alternance de couleurs, diversité de climats, beauté des jeux de bras, provocation des déhanchements, nervosité, force et précision du geste, font de ce spectacle une brillante conclusion de la biennale.