Jean Claude Gallotta , demeure un surprenant lutin aussi facétieux qu'inventif. Sa chorégraphie exige quasiment l'impossible de sa troupe: rythmes effrénés, précision millimétrée, endurance hors norme, virtuosité accomplie.
Ses dix danseurs, filles et garçons, relèvent le défi avec un brio renversant durant une heure trente que dure le ballet, interjections à l'appui.
Hélas vêtus de bien disgracieux costumes ,( lanières irrégulières de tissus lacérés, improbables jupes de longueur variable dépassant d'informes vestes noires) la troupe nous étourdit dans les ensembles, par sa vitesse fulgurante, sa maitrise absolue .Elle démontre la même aisance dans les passages lents et fait preuve d'un sens de l'humour consommé dans quelques scènes irrésistible, comme un pas de deux pseudo-classique ou une scène avec un canapé grinçant sur lequel les garçons lorgnent une "fille".
Lulu déplorera bien quelques longueurs qui rendent l'opus moins "percutant", et le seul jeu chorégraphique pour sous-tendre ce ballet, à la différence du "Sacre du Printemps", vu la saison dernière, œuvre véritablement "charnelle".
Etourdie par le grand ensemble final, follement tonique et enlevé ponctué d'un ultime et sublime ralenti
elle n'en pas moins applaudi la troupe et le créateur venus saluer.
Incontournable, Gallotta.