La chronique est toujours consultable sur le site,
Inutile donc de revenir sur les constantes précédemment évoquées.
Pour les oublieux, quelques rappels pour mieux appréhender Christian Dior, ses affinités, son parcours, la pérennité de son nom.
Un goût jamais démenti pour les fleurs et le style XVIIIe présents dans toutes ses collections, souvenirs d’une jeunesse heureuse, préservée.
Sa superstition symbolisée par sa petite étoile porte- bonheur,
«Enfin la couture vint» écrivit Christian Dior faisant allusion à l’année 1945.
Après avoir dessiné des chapeaux, des costumes de film (voir croquis)
il a fait ses débuts de modéliste chez Robert Piguet puis chez Lucien Lelong.
A l’ouverture, en 1947, de sa propre maison, avenue Montaigne, la consécration
salue sa première collection, le « New Look»
Perpétuée par cinq successeurs: Yves Saint Laurent, désigné par Dior, Marc Bohan, Gianfranco Ferré, John Galliano, et Maria Grazia Chiuri, qui ont su évoluer avec l’air du temps, la griffe a ainsi conservé, depuis la disparition de son créateur, son pouvoir attractif.
Ces quelques repères énoncés, débutons le parcours délibérément ponctué des seuls coups de cœur de Lulu choisis parmi les nouveaux trésors sortis du conservatoire..
«Madeleine», modèle au prénom de sa mère, robe de lainage, ligne trompe
l’œil au savant drapé de la jupe et
Un hommage à sa sœur bien aimée. Si le sillage d’origine à beaucoup évolué, Miss Dior demeure un parfum toujours commercialisé.
Jouant des effets d’éclairage, descendus au cœur du «Jardin Enchanté», nous voilà plongés dans la pénombre.
Présentés chacun en «compartiment» les modèles, évoquant toujours les fleurs, sont signés de tous les créateurs successifs de la maison.
Pour ouvrir cette salle «envoûtante», éclatante de couleurs, frappant par l’audace de sa «construction» spectaculaire, cette longue robe en gazar brodé par Lesage et peinte à la main dans un dégradé topaze et turquoise de John Galliano en 2007.
Exquis de délicatesse tant par son imprimé pointilliste lilas et le travail de plis cousus s’ouvrant sur une large jupe, le manteau long de Raf Simons de 20013, séduit aussitôt. Très amusante, inspirée de la ligne «Tulipe» de Christian Dior, une autre création de John Galliano , (hiver 20010), pose un bustier noir en tulle brodé ébouriffé par la maison Cécile Henri, ceinturé-sanglé d’une ceinture jaune bouton d’or sur une jupe de mohair rubis. |
Suit le lumineux «Jardin d’été» où est présentée en plus de la robe «Muguet» sa fleur porte-bonheur devenue symbole de sa maison, la réplique d’une création «spéciale», pudique et «campagnarde» robe de bal en piqué blanc ornée d’une simple guirlande de lierre prise dans une ceinture de velours rubis. |
Puis pénétrer dans le bureau de Christian Dior, reconstitué au plus près, et fouler la verrière avec vue plongeante sur les anciens ateliers encombrés, demeure le moment le plus émouvant de la visite.
Dans la salle consacrée à «l’Allure Dior», est reprise la phrase du couturier énonçant son: «Désir de rendre la femme non seulement plus belle, mais plus heureuse». Depuis l’iconique tailleur «Bar», Maria Grazia Chiuri réinterprète ce modèle à l’image de «Valentine» tailleur en crêpe immaculé à la veste cintrée savamment plissée.
Traduisant un désir déjà exprimé par Christian Dior: «J’avais souhaité qu’une femme pût sortir de la boutique entièrement vêtue et tenant même un cadeau à la main»,
Signe du modernisme ambiant et conscient de l’importance grandissante du prêt à porter, une première collection, confiée à Philippe Guibourgé l’assistant de Marc Bohan, est présentée sous le label Miss Dior, au 11bis rue François Ier
Perpétuées depuis l’origine, et déjà évoquées en début de chronique, suit la salle consacrée aux affinités artistiques de la Maison.
Après Marc Bohan, Maria Grazia Chiuri s’inspire de Niki de Saint Phalle pour cette courte robe brodée de paillettes du Prêt à porter 2018. Dans la section «Les Ateliers», entourée des toiles sur Stockman de la collection «Cœur » de Maria Grazia Chiuri, seule derrière sa table de travail, une brodeuse, aux doigts de fée, vivante illustration du savoir faire haute couture, dispose une à une les paillettes cousues sur un lé de tissus translucide. Disponible, elle répond aux questions formulées par les visiteurs curieux. |
Arrivons à l’évocation de «La Parisienne» éternelle source d’inspiration de Christian Dior : «L’air de Paris est vraiment celui de la Couture». Une affirmation jamais démentie.
L’obscurité de cette salle n’autorise hélas aucune illustration.
Avec ses modèles scintillants, parfois sexy comme la fameuse robe de Maria Grazia Chiuri portée par Charlize Theron pour le film «J’adore», d’un coté, la myriade de flacons du parfum éponymes flottant dans l’air telles les gouttelettes du précieux métal, affichée en caractères géants, poétique, la phrase de Jean Cocteau définissant le nom de son ami vient admirablement couronner l’ensemble: «Dior ce génie léger propre de son temps dont le nom magique comporte Dieu et Or». |
L’influence du XVIIIe, période chérie de Christian Dior, prend place dans la galerie.
Semblable à une création d’ époque, «Angie» cette robe à paniers et nœuds à coques en soie brodée par la maison Vermont de John Galliano aurait pu être portée par Marie-Antoinette sur un tableau de Madame Vigée Lebrun
Recouvert de toile de Jouy, à l’instar de la première boutique, le gracieux escarpin de Roger Vivier rappelle aussi ce XVIIIe cher au grand couturier.
Tel le bouquet final d’un feu d’artifice, la présentation monumentale étagée sur trois niveaux en arc de cercle subjugue le spectateur d’un étourdissant et somptueux alignement de robes de bal.
avant de s’amuser dans la chambre aux merveilles des robes miniatures, et accessoires divers réunis au cours des années et des humeurs des créateur, sans oublier un passage
devant les modèles portés par stars et Princesses, ponctués de cette phrase définitive
signée Marlène Dietrich : «No Dior, No Marlène».
Ainsi prend fin le rêve,
le dévoilement d’univers du luxe, d’une rare richesse, de grandes diversités.