Des expositions, elle en parcourt de très nombreuses.
Seul le manque de temps et la publicité dont elles font l’objet expliquent mon abstention.
Fiac 2015
Vos quotidiens et magazines préférés vont ont largement rendu-compte de la dernière Fiac.
Je vous épargne une nouvelle description,
Pour vous livrer quelques impressions marquantes.
Préférant à l’écrasoir du vernissage une visite apaisée,
Le jeudi, à l’heure de l’ouverture, s’est révélé un choix judicieux :
Le calme parfait,
La circulation fluide,
Tout l’espace requis pour contempler les œuvres.
Brillant par leur absence, à l’exception notoire de Kamel Mennour, sur les stands des plus grands galeristes seuls de jeunes collaborateurs assuraient la permanence.
Une désertion que l’on doit sans dout aux ventes faramineuses réalisées la veille.
Le coté purement mercantile communément admis de nos jours,
Le quidam de passage n’offre plus d’intérêt.
Peu d’œuvres modernes exceptionnelles présentées,
Cependant quelques belles surprises :
Chez Landau avec un accrochage ne réunissant que les plus grandes signatures, avec Léger jouxtant Picasso ;
Chez Annely Juda, avec la scuplture : un Chilida muséal rivalise avec un Gonzalez entourés de Gabo, Caro, Kawabata (très présent cette saison) Morellet et David Nash.
Le quatre-vingt-dixième anniversaire de la galerie Jeanne Bucher Jaeger se déroule sous le signe de l’exposition Quinte-Essence imaginée autour des cinq éléments. Des Arts Premiers à nos jours, dans une atmosphère de pénombre, magnifique présentation de tous ses artistes, de Nicolas de Staël à Bissière, en passant par Dubuffet Tobey, ou Veira da Silva, Arpad Szenes et Piza.
Chez Zlotowski, le nombre de pastilles rouges agit tel un révélateur de l’ intérêt encore vif pour la peinture de cette période importante.
A côté, Raquel Arnaud présente un large panorama de l’art cinétique si bien illustré par les artistes sud-américains, tous présents sur son stand.
Dans les tendances fortes, signalons :
Un retour frappant de la « peinture » chez les artistes asiatiques tel Han Chong Hyun à la suite Yang Peï Ming ,
Les installations, les photos, réduites à la portion congrue.
Remarqués encore, la forte présence de Toroni, un unique Olafur Eliason ( galerie Bucholz), ou la disparition de Mathieu après son » come-back » spectaculaire la saison passée.
Chez les ténors, toujours des vedettes,
Connus de tous, mes descriptions sont superflues.
Dispense encore pour la Fiac « off ».
La brièveté de la visite à la baleine verte suffit à vous dire la déception ressentie cette année.
Brunch Branché de la Galleria Continua au Cent-Quatre
Samedi nouvel évènement
Décontracté, bon enfant, et savoureux, le brunch organisé par la Galleria Continua pour fêter son quart de siècle au Cent-Quatre.
Ayant renoncé à l’expédition de Boissy-le Chatel, moins éloignées, les anciennes pompes funèbres de la capitale m’ont offert une séance de rattrapage inespérée.
Sous le titre de « Follia Continua » et la direction de José-Manuel Gonçalvès, les organisateurs ont aménagé les lieux ;
Dès l’entrée, les colonnes de l’artiste qui « monte »Pascale Marthine Tayou.
Occupant presque tout l’espace de la Halle d’Aubervilliers, une sculpture colossale d’Antony gormley est posée dans un fragile équilibre.
Juste derrière l’installation d’Ai Weiwei nous invite à une promenade entre ses vélos empilés, enfin, vitraux ou oriflammes suspendus, les Oculi aux Tondi de Daniel Buren ferment l’espace ou ponctuent d’autres vastes espaces comme la nef Curial.
Dans le registre épouvante, Berlinde de Bruyckere reste inégalée : la semi obscurité baigne la salle personnelle où, accrochés à des structures métalliques rouillées, ses deux chevaux grandeur nature, amputés de la tête ou d’une patte, sont d’une violence insoutenable. Pétrifiant.
Moins violente, plus perverse, la vidéo chinoise de Kan Xuan : filmée en gros plan, une araignée noir jais, pattes velues, parcourt la peau du visage ou du corps d’une jeune femme immobile. Sa façon de dénoncer le pouvoir en place, l’araignée en Chine étant symbole de liberté.
Pas davantage euphorisant l’ange déchu écrasé face contre terre au pieds des escaliers de la tourelle. Visage de vieille ridée, ailes déplumées, corps décharné, hyperréaliste et surréaliste à la fois, cette oeuvre de Sun Yuan et Peng Yu marque les esprits.
Moins spectaculaire que ses sphères de l’an dernier, l’installation d’Anish Kapoor reste esthétique : un chemin tortueux d’une blancheur éblouissante conduit le spectateur à une salle ronde. A son sommet, un gros tuyau métallique, tel un brumisateur géant, diffuse la vapeur d’eau fraiche.
De nombreux autre artistes connus sur la scène internationales sont également présents, tels Pistoletto, Etel Adnan, Leandro Erlich, Kader Attia, les Kabakov, Kiki Smith et tant d’autres.
Fondus d’art contemporains, vous avez jusqu’au 22 novembre pour vous rafraichir l’œil.
Pas cher, spacieux et aéré, poussez jusque dans le vingtième :
Le Cent Quatre est un must :
Il vous épargne une lointaine expédition sportive,
Vous assure une vision exhaustive de l’art d’aujourd’hui.