Le camélia pour Chanel, le muguet pour Dior en sont les exemples connus de tous.
Chez Saint Laurent elles apparaissent, dès 1954, ses premier croquis d’illustration de mode envoyés à Michel de Brunhoff, rédacteur en chef de Vogue. Enthousiasmé, celui-ci le présente à Dior. On connaît la suite :
Saint Laurent en deviendra le dauphin avant de créer sa propre maison en 1962.
Voilà donc établi le thème de cette nouvelle exposition au Musée Saint Laurent.
Dans l’impossibilité d’assister au vernissage, la visite offrait une échappatoire à la grisaille ambiante.
Pour Saint Laurent, plus qu’un ornement, les fleurs témoignent de sa passion pour Proust à l’égal de son goût pour les peintres qui ont largement nourri son imaginaire aussi riche que divers.
Tournesols de Van Gogh, imprimés fleuris
De la même inspiration, ces parures de fleurs dorées ornées de perles, collier, manchettes, boucles d’oreille broche.
A l’étage, Dans la grande salle précédant le studio, un premier ensemble de trois robes longues en mousseline imprimées évoquent avec bonheur la touche de Pierre Bonnard
Vaporeuses, romantiques, aussi exquises, si ce n’est davantage, les robes Watteau, « Hommage à Marcel Proust »
En hommage aux découpages de Matisse, le couturier les « applique » dans ce travail d’empiècements en patchwork et riches broderies qui recouvrent les jupes longues de ces robes au corsage sobrement uni. Prouesse « couture », au résultat bien sage à l’instar de ce prototype de gazar bleue brodé de roses pompon.
Plutôt équivoque, un côté « tenue de courtisane », on retrouve ce travail sur la jupe d’une robe au corsage de dentelle très échancré complétée d’une cape de mousseline transparente ourlée de cygne noir. Une référence à Odette de Crécy ? Le doute est permis
Pour conclure cette exposition, à l’opposé de toutes les conventions, irrésistible d’espièglerie, audacieuse et provocante à la fois, la robe de mariée du printemps-été 1999 : un « deux pièces » fait de roses en gazar, avec traîne et couronne de mariée pour parfaire la tenue. (Printemps été 1999 )
Nulle mieux que Laëtitia Casta ne pouvait présenter ce modèle aussi délicieux qu’ iconoclaste.
Sélection des modèles limitée, pas toujours convaincante, absence de pièces emblématiques comme la veste brodées d’iris inspirée de Van Gogh juste évoquée par son croquis, traduisent comme un essoufflement de l’exercice .
Sous la grisaille tenace,
Une timide éclaircie.