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FINE ARTS, la BIENNALE

3/12/2024

6 Commentaires

 
Retour au Grand Palais.
Après les années d’exil et un changement de dénomination, l’évènement poursuit sa mue. Il n’a pas manqué d’éveiller curiosité et impatience de retrouver cet immanquable rendez-vous sous les splendeurs de la coupole restaurée.
 
Lumière zénithale, parcours dépouillé sur moquette claire succèdent aux décors somptueux des anciennes manifestations, quintessence du luxe affiché. 
 
Sur la centaine de participants, quelques temps forts et coups de cœur à vous faire partager.  
​Si la peinture y tient une place pré-dominante,


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Galerie Léage : candélabre à 5 branches

​​​Honneur aux grands antiquaires spécialistes de XVIIIe, trop peu représentés cette année… 
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Chez Guillaume Léage, la grâce et la splendeur d’un candélabre à cinq bras de lumière, attribué à Caffieri ​rivalise avec de somptueuses consoles rocaille surmontées de trumeaux richement sculptés.
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Rare exemple du goût très en vogue encore au début du XVIIIe, ce riche paravent en cuir dorée. 
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Caffiéri
ImageSteinitz. Buste et panneau peints





​Non loin, fidèle à son style, Steinitz scande les accès à son stand de bustes romains dressés devant des panneaux peints au décor de puttis et guirlandes encadrés de lambris.
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Table dressée chez Robbig
L’ amateur de porcelaines XVIIIe et de meubles rococo doit s’attarder chez Röbbig de Munich. Dans cet espace d’une exceptionnelle richesse, avec ses vitrines débordant de trésors, le service en Meissen d’Elisabeth décline un décor fleuri différent ​sur chacune des assiettes 

Sur une délicieuse table dressée  sous un frais kiosque en croisillon, les couverts se distinguent par leur manche de fine porcelaine. Les meubles ne font pas davantage défaut, notons la singularité de cette petite commode-console de Dubois avec réemploi comme souvent à l’époque d’un précieux panneau ​ en laque de Chine à fond noir.
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Service en Meissen d’Elisabeth
ImageCorneille de Lyon



​Chez De Jonckheere nous admirons depuis de longues année ses Jérôme Bosch et Breughel toujours largement à l’honneur. 
S’en détachent deux petits portraits de Lucas Cranach, Luther et de Ktharina Von Bora, et en peinture française un Corneille de Lyon , portrait de gentilhomme. ​

ImageHa Chong-Hyun


​Majoritaires, les galeries de tableaux confèrent à la peinture une place prépondérante. 
 
Face à l’entrée, côte à côte, Almine Rech et Applicat Prazan en donnent l’immédiate illustration. Rien d’affolant chez la première : un Poliakoff terne côtoie le coréen Ha Chong-hyun, un artiste vedette qui n’hésite pas à signer un sac Lady Dior.

ImagePierre Soulages







​Contraste chez Applicat-Prazan. Le galeriste nous a habitués à l’excellence. Sa sélection de toiles modernes, beaucoup se rattachant à l’école de Paris,  demeure par sa qualité, une les plus intéressantes du salon. Un Soulages noir et blanc, prochainement exposé au Musée Fabre de Montpellier, un superbe Veira da Silva « L’Exode » s’imposent au premier regard.

Deux Bissière,  évocation de vitraux colorés éblouissent comme la toile éclatante de Jacques Villon, artiste trop peu exposé. Magnifique cette  symphonie de bleus admirablement déclinés par Lanskoy. 
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Bissiere
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Villon
Place au mobilier du milieu du XXe siècle. La bibliothèque, devenue « iconique » de Charlotte Perriand occupe le premier plan chez Jousse Entreprise. 
Encadrant l’autre côté de l’allée on ne peut manquer chez son confrère Alain Marcelpoil cette armoire- cabinet particulièrement originale de Jean Royère agrémentée des vitraux de Max Ingrand et admirer à nouveau le très complet salon d’André Sornay avec son bureau avec en arrière-plan 
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Jean Royère/Max Ingand
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André Sornay
ImageCartier





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​Côté joaillerie, le genevois 
Larengregor présente un sublime collier en émeraudes de Cartier. Une bague de Jean Desprès retient encore l’attention, sans parler du collier-libellules de Lalique déjà présenté l’an passé. ​


Interdiction de prendre des photos chez Bernard Bouisset, spécialiste de bijoux anciens et art déco  et chez Lydia Courteille, la créatrice d’extravagantes parures moins méfiante lors d’autres manifestations…  

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Toile d’Hantaï, sculptures Maillol
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Germaine Richier sauterelle
Chez Dina Vierny, avec pour décor de fond un immense Hantaï noir et blanc, s ‘aligne une suite de gracieuses petites sculptures signées Maillol. Menaçante , la Sauterelle (moyenne) de Germaine Richier nous change de registre. 
Autre l’ambiance chez Rosen Ancient Art. Fascinante, l’antiquité égyptienne y triomphe avec cet ibis en bronze et bois de la période ptolémaïque ou cette tête royale en albâtre époque nouvel empire. 
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Ibis
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Tête royale égyptienne
Retour à la peinture  de grande qualité réunie chez Art Fleury avec le (seul?)  mais très beau  Tapies du salon, le Veira da Silva , « Ville industrielle », un joli petit Miro ainsi qu’une sculpture d’Alicia Pénalba, la bien nommée « Rumeur d’ailes » retiennent aussi l’attention. 
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Tapies
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Alicia Pénalba
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Ville industrielle de Veira da Silva
ImageFantin-Latour
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​Les
anglais aiment les fleurs, c’est bien connu.
Voilà pourquoi se détachent chez le londonien 
Richard Green le rafraîchissant bouquet de Fantin-Latour, et la rare nature morte « roses, iris, jacinthes, jasmin » du jésuite Daniel Seghers célèbre élève de Jan Brueghel le vieux . 

Rosenberg de New York marque son originalité en exposant un petit Charchoune, peintre oublié de l’école de Paris, un Domela des plus convaincant et sans rapport avec les précédents, les « Tournesols » de Françoise Gillot présentent un intérêt historique face à l’omniprésence de l’ogre Picasso dont les œuvres se retrouvent, non loin, en abondance, chez Hélène Bailly. Mises en regard avec celles de Miro, le pari se justifie par l’amitié et l’estime réciproque de ces deux artistes majeurs du XXe siècle. 
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Domela
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Picasso
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Miro
Quittons l’univers de la peinture pour céder au charme de ces exquises opalines XIXe réunies au mépris des modes chez Bruno Sugères,  ou de ces soieries négligemment jetées sur une bergère de la collection de la Villa Ephrussi Rothschild, propriété au Cap Ferrat de cette baronne excentrique folle du XVIIIe. 
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Opaline chez Bruno Sugères
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Villa Ephrussi Rothschild
ImageJardinière : La mer de Dalpayrat




​Elles  voisinent avec cette spectaculaire jardinière art nouveau, « La Mer », en grès émaillé  de Dalpayrat et Adèle Lesbros présentée par Trebosc et Van Lelyveld

La séduction opère chez Pascal Izarn qui aligne sa précieuse collection de superbes porcelaines montées sur bronze, telle cette paire  de « vases à cornet » bleu de Sèvres sur monture attribuée à Thomire. A l’entrée, un bel exemple d’athénienne tripode aux cygnes.
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Vase bleu de Sèvres monture Thomire
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Athénienne tripode
Les italiens ne manquent ni d’imagination, ni d’audace. Pour preuve, chez Robertaebasta, ce bureau épuré et sa chaise, (d’usine ?) , de Gio Ponti et totalement surprenante, chez Brun de Milan, la console de Lucio Fontana , marbre enrubannée  de bois sculpté , au- dessus de laquelle est accroché « Concerto spaziale ».
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Imagebureau et chaise de Gio Ponti
   

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Lucio Fontana
Comme échappés d’une féerie, sur le stand de la Maison Rapin, les lustres de Gossens (créateur bien connu de splendides bijoux pour la Haute Couture) : l’un avec ses pendeloques géantes en cristal brut et l’autre composé d’innombrables brindilles dorées délicatement enchevêtrées. 
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Lustre de Gossens
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Autre lustre de Gossens
Pas encore évoqués, les Arts premiers. Remarqués chez Yann Ferradin, un masque Fang, et un original plateau en forme de feuille de grande dimension  utilisé pour la cérémonie du thé Chado (Japon XIXe). Dans la pénombre, une rangée de masques Noh produit son effet théâtral. 
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Plateau feuille pour cérémonie du thé
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Masques Noh
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Masque Baoulé





​Chez
Monbrison, coup de coeur  pour un masque Baoulé . 
Malgré des souvenirs de collections plus riches,  casques et armure de Samouraï du XVIIe et XXVIII justifie un examen attentif et détaillé chez Jean-Christophe Charbonnier . 
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Casque de Samouraï, de dos
ImageIllustration indienne






​Superbes illustrations miniatures indiennes, d’un Ragamala ou iranienne d’école d’Ispahan côtoient de nombreux objets d’antiquités d’art d’Orient ou d’Islam chez Kervokian. 
 

ImageD'optique maître anonyme du Brabant
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​Peu exposée cette année la haute
époque. Chez
Sismann, une Vierge à l’enfant du Tyrol, vers 1340 la jolie paire d’anges porte-candélabres attribués à Romano Alberti d’Italie du Nord en illustrent toute la qualité. 

De la même époque, chez le spécialiste de la peinture flamande
Pelgrims de Bigard une « tentation de Saint Antoine » de Hieronymus Bosch et, le très émouvant petit  dyptique d’une Annonciation d’un Maître anonyme du Brabant,

Rares les libraires présents, on peut le regretter. 
Cependant voir chez Stéphane Clavreuil deux exemplaires des « Fleurs du Mal » de Baudelaire, une première édition originale, et une seconde augmentée de trente-cinq poèmes suscitent l’émotion. à l’instar des miniatures illustrant ce livre d’heures de Paris vers 1500 sans omettre l’exceptionnelle suite complète de seize planches des « Prisons » du Piranese . 
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Les Fleurs du Mal
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Livre d’heures
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Prisons du Piranese
ImageL'Agarrotado de Goya
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​Les amateurs de gravures, dont fait partie Lulu, n’auront pas manqué d’être saisis par l’horreur face à l’« Agarrotado » (le Garroté) de Goya chez Prouté

ImageRembrandt, nu féminin





​Réunissant les plus grands maîtres, très importante série d’ eaux fortes présentées chez Helmut H. Rumbler: plusieurs Rembrandt, dont ce nu féminin  suivis encore de quelques Durër, par exemple : « Adam et Eve ». 
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Egon Schiele, nu féminin couché







​Erotisme saisissant des incomparables traits au crayon d’Egon Schiele dans ce nu féminin couché, ou de son ainé, Gustav Klimt, avec ce « Nu couché sur le ventre », exposés sur les cimaises de W & K galeristes viennois. ​
ImageHartung
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​De la bonne époque, chez
Brame & Lorenceau, un Hartung de 1948 ne passe pas inaperçu. Produisant le même effet, les quatre Zoran Music, dont un auto-portrait chez Ditesgheim & Maffei, ​ galeristes fort peu accueillants.

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Martin Barré
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Degottex
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Pierre Tal Coat
Tous de bonne provenance, les deux, Martin Barré, le Simon Hantaï, le Degottex et Pierre Tal-Coat à la Galerie Najuma.  
ImageMinotaure de Picasso



​Pour compléter cette énumération, exact reflet la place accordée à la peinture, signalons les nombreux Picasso chez Jean-François
Cazeau, entre autres ce masque singulier et ce Minotaure prédateur de la suite Vollard.

ImageChauve-Souris de Germaine Richier
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​Evoquons  enfin
une fascinante « Chauve-Souris » de Germaine Richier en bronze naturel ​proposée chez de La Béraudière  


​En conclusion de cette longue et attentive visite, il ressort comme un sentiment d’uniformité, voire  de monotonie, l’impression d’une édition « étriquée » , trop franco-française renforcée par si peu de présences étrangères. 
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Le rétablissement du rythme d’origine, tous les deux ans, ménagerait un nouvel effet de surprise.
6 Commentaires
Guislain
7/12/2024 01:02:21 am

Heureux d'apprendre le retour de Lulu dans le paysage culturel !
Une analyse toujours pertinente et sensible tant pour l'actualité théâtrale que pour les événements et expositions artistiques
Merci beaucoup Lulu

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Francis Barlier link
7/12/2024 02:59:10 am

Parfaite visite aimable des stands dont je connais quelques galeristes, que des mots gentils et de pertinents commentaires qui montrent la connaissance artistique de son auteur-e,

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martine perret
8/12/2024 09:58:14 am

Quel travail ; bravo Lulu.
Je trouve ta conclusion un peu severe.
Nous sommes allés également à la Biennale et j'ai trouvé les tableaux exposés d'une rare qualité , les stands remarquablement aménagés .

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Marie-Dominique de Moidrey
10/12/2024 08:53:35 am

Quel moment de grâce l'elegance de ton style nous offre ! La multiplicité et la diversité des oeuvres est éblouissante. Merci de faire partager cette découverte à ceux que la distance en tient éloignés.

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Alexandra
10/12/2024 03:21:14 pm

Absolument génial ! On a l’impression de déambuler avec Lulu dans les allées du Grand Palais. Merci !

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Borra. ENA
11/12/2024 11:17:13 am

Quel bonheur de retrouver Lulu et en excellente forme,, à en juger par sa dernière prestation,.
J’´ai fait quelques mauvaises pioches en 2024 , aussi j’attends avec impatience iles coups de cœur de lulu pour 2025.
Heureuses fêtes.
ENA.

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