créativité et sensualité,
savoir-faire et inventivité,
Mugler et Alaïa ( avec Gaultier et Montana) n’ont pas fini d’enchanter Lulu.
Après leurs inoubliables rétrospectives personnelles :
Alaï à Galliera, Lulu de septembre 2013,
Mugler au MAD, Lulu d’octobre 2021,
Après avoir évoqué entre autres, les « influences » de Madame Grès ou de Balenciaga sur Azzedine Alaïa, aussi grand collectionneur, Lulu de février 2019,
Olivier Saillard, le directeur de la la Fondation, nous propose cette fois une « rencontre » entre deux contemporains complices et singuliers à la fois.
On doit à Mugler d’avoir joué un rôle déterminant dans le lancement de la carrière d’Alaïa.
Pour sa collection automne-hiver 1979-1080, il invite Alaïa à créer ses smoking, cite son nom dans son dossier de presse.
En 1982, il le persuade de présenter un défilé à New-York, chez Bergdorf Goodman.
Jamais trahie, la gratitude d’Alïa sera à l’origine de leur indéfectible amitié,
Une connivence pleinement exprimée dans leurs collections,
Vision affirmée d’une « Femme, femme »,
à la fois sublimée, dominatrice, sexy et conquérante.
Voyez ces smokings, quel chic, quelle coupe.
Taille de guêpes et basques sophistiquées,
Mugler joue les découpes blanches pour éclairer sa veste,
Alaïa choisit « sagement » un col de chemisier blanc
Pour le blanc éclatant, Mugler opte pour un ensemble structuré de lin,
Alaïa réinvente le classicisme des jours sur une robe à jupe bulle et sa veste chemise à pans en pointes.
Incarnat torride, cette veste exquise de Mugler par le contraste de son laçage et son petit nœud de velours noir
D’Alaïa, hiératique, mais non moins flamboyant, ce long fourreau aux pinces savantes et aiguillettes sur le devant et aux manches
Toute la douceur du tulle plumetis nimbe de transparence le décolleté et volante le bas de jupe d’un ensemble du soir signé Mugler
Transparence encore chez Alaï qui corsète d’un cache-cœur en agneau plongé noir une jupe à godets de raphia rouge
Place aux femmes sirènes
Chez Mugler, comment résister à cet élégantissime fourreau en panne de velours noir au dos dénudé souligné d’ un profond drapé bénitier de satin rose orné des roses ?
Impossible d’échapper au charme vénéneux de l’animalité :
La femme python moulée en robe longue de jersey de Mugler,
côtoie, curieusement primesautière, la femme panthère en robe courte d’Alaïa
Scintillant du feu de ses drapés plissés de lamé, l’or encadre le visage, ceint les hanches, s’ouvre en quille sur le devant, et termine le bas des manches d’un somptueux fourreau de jersey de laine marron de Mugler
L’or brille encore, dans ce subtil travail de superpositions de lamé et résille pour Alaïa
Impardonnable, l'oubli de ces virevoltantes jupes patineuses déclinées pour Alaï dans une savante association de maille de laine et cuir d’agneau beige doré et frangé comme celle en maille jacquard à motifs géométriques beige sur fond brun, tout aussi époustouflante.
Concluons par les incontournables vinyle et jean.
Chez Mugler, le vinyle, posé en bandes terminées en pointes d’inégales longueurs, scande cette incroyable veste en maille,
Le jean s’illustre chez Alaïa sur une robe « style perfecto », de loin pas ma préférée.
On quitte cette endroit, un peu secret, véritable caverne d’Ali Baba,
nostalgique de cette mode ultra féminine, sophistiquée à souhait, sexy en diable, provocante et espiègle à la fois, incroyablement virtuose.
Tout un concentré de séduction, regretté toujours.