de cuisantes déceptions,
une bouderie momentanée,
justifient cependant cette traditionnelle mise au point,
nécessaire distribution de verges et lauriers.
Pour Lulu, affranchie des effets de mode,
l’expression de son exigeante liberté.
Totale réussite, totalement oublié des Molières, un Lulu d’Or pour« Trahisons » de Pinter, Lulu de mars au Théâtre de l’Atelier
S’en dégagent , vénéneuses effluves, tous les mystères pintériens, faux semblants, troublantes incertitudes.
Saluons à nouveau Tatiana Vialle pour sa mise en scène et ses interprètes , Swann Arlaud, Tobias Nyutten, Marie Kaufman.
Justesse et fidélité à l’esprit et à la lettre pour le Candide de Voltaire, au Théâtre de Poche, Lulu de janvier, aussi récompensé d’un Lulu d’Or.
Joliment représenté, presque sans moyens, sous la direction de Didier Long
tout le comique de l’audacieuse et percutante critique résonne ici de son impitoyable ironie.
Adaptation à la scène d’une rare intelligence, un Lulu d’Or pour Arnaud Denis, qui signe aussi la mise en scène des « Liaisons dangereuses » d’après Choderlos de Laclos à la Comédie des Champs Elysées. Lulu de février.
Autre consécration de l’esprit du XVIIIe siècle, pour évoquer le libertinage et ses fatales conséquences, à la totale élégance du plateau répond une distribution en parfaite harmonie avec chacun des personnages.
Déploiement impitoyable d’une brillante stratégie assassine d’un style cristallin.
Lulu d’OR à Vincent Dedienne, souvent critiqué par Lulu, mais bouleversant en lecteur du Journal de Jean-Luc Lagarce « Il ne m’est jamais rien arrivé » au Théâtre de l’Atelier. Lulu de mars. Confession sans fard d’une trajectoire tragique, d’une vie prématurément brisée, le comédien atteint à un niveau d’incarnation confondant d’authenticité.
Les années Sida dans toute leur complexité.
Dans un registre un peu différent, mais tout aussi enthousiasmant et
des Lulu d’OR sont aussi attribués à :
« O mon bel Inconnu » une opérette sur la musique de Reynaldo Hahn et un livret Sacha Guitry au Théâtre de l’Athénée, Lulu de janvier.
Un cocktail exquis, pétillant de l’humour et de la causticité de Sacha Guitry, sur la délicieuse musique, non sans charme, de Reynaldo Hahn.
Un moment de bonheur sans mélange concocté avec beaucoup d’esprit Emelyne Bayart, entourée par la troupe de Frivolités Parisiennes. Parfaitement à l’aise dans ce répertoire, elle déborde d’un entrain communicatif.
Quelle gaîté !
Après la gaîté, place à l’enchantement des « Contes de Perrault », adapté et mis en scène par la merveilleuse Valérie Lesort, au Théâtre de l’Athénée, Lulu d’avril.
Un Lulu d’OR à cette véritable magicienne dont l’imagination nous entraîne dans un univers rêvé, poétique et singulier, avec ses personnages aux costumes extraordinaires, hors du commun, qui ne peuvent que séduire l’âme d’enfant qui sommeille en chacun.
Pour une échappée dans la féérie la plus exquise.
Cabaret théâtral,
« Que d’espoir » d’Hanokh Levin au Théâtre de l’Atelier reçoit un Lulu d’OR pour ce spectacle musical, déjanté, corrosif, à l’humour parfois outrancier à l’image des costumes de Valérie Lesort, aussi metteur en scène de ces sketches dont les personnages se révèlent aussi pathétiques que caricaturaux.
Après l’évocation de ces plaisantes soirées, place aux LULUS DORT, difficiles, voire insupportables épreuves qu’il serait coupable de ne pas dénoncer.
Fourvoyés et bien décevants, Pierre Arditi et Jacques Weber ont accepté de prêter leur concours à deux pièces à la consternante médiocrité, jouant chacune sur le face à face et la dénonciation.
LULU DORT pour « Le Prix » de Cyril Gely, au Théâtre Hébertot, avec Ludmilla Mikael aux côtés de Pierre Arditi, Lulu de février.
Ce règlement de compte entre deux scientifiques : l’ancienne collaboratrice du savant nobélisable venue réclamer sa part de reconnaissance de la découverte récompensée, ne nous expose qu’une suite de lieux communs déclinés à la sauce de bons sentiments. Autant de platitudes que semble partager dans son interprétation Pierre Arditi autrement vif et spirituel dans son précédent spectacle tristement boudé du public.( Lulu de…).
Deuxième titre d’un ennui comparable et souffrant des mêmes défauts , « L’Injuste » au Théâtre de la Renaissance, avec Jacques Weber mérite un LULU DORT. Pas moins de quatre « écrivains », dont Jean-Philippe Daguerre, pour rédiger ce texte dénonciateur d’ un puissant et redoutable banquier du nazisme, antisémite viscéral. Toujours actif, reconverti dans le financement du terrorisme palestinien, jamais inquiété se montre parfaitement l’aise pour répondre et se justifier face à une journaliste israélienne. Sujet d’une brûlante actualité hélas rendu tristement insipide par la faiblesse de dialogues tous « téléphonés » qu’accentue le jeu d’un Jacques Weber jamais aussi terne et sans couleur.
Dénonciateurs de chefs d’œuvre pillés, trahis, dévoyés, parfois assassinés, les prochains LULUS DORT traduisent colère et accablement ressentis, comme trop souvent, pour nos grands classiques revus et réinterprétés.
N’est pas Ivo van Hove qui veut.
Premier LULU DORT, au Misanthrope de Molière interprété par Eric Elmonisno dans la mise en scène de Georges Lavaudant au Théâtre de l’Athénée. Lulu de mars.
Les confettis, les glaces recouvertes de givre du décor, seules « trouvailles » de la mise en scène paraissent dérisoires en comparaison de la médiocrité de l’ensemble des interprètes, exception faite de François Marthouret, Philinte.
Eric Elmonisno : lassant Alceste d’une pesante monotonie coléreuse.
Mélodie Richard : une Célimène dénuée de la cruauté d’une authentique coquette.
Ne faisant pas même sourire, les irrésistibles scènes comiques du sonnet et des petits marquis
C’est tout dire, malheureux Molière. Rare exploit !
Que reste-il de l’infinie subtilité de notre auteur, incomparable connaisseur des tourments et hésitations des coeurs, dénonciateur de privilèges, quand nous voyons s’agiter sottement un benêt de Dorante, Pierre François Garel, une Araminte hystérique, Georgia Scalliet, menés par un Gilles Privat, un Dubois soudain valet de Feydau.
Comme précédemment pour « Les surprises de l’amour » ( Lulu de 2012)
la prétention n’égale que l’incompréhension absolue de l’auteur.
Alain Françon devrait s’abstenir, Thomas Bernhard lui va si bien.
Il nous épargnerait une souffrance injustifiée.
Dans un crescendo, « L’amante anglaise » de Marguerit Duras aux Ateliers Berthier atteint le nadir des soporifiques,
Malgré l’attirance pour la folie affichée par l’auteur, la mise en scène voulue par Emilie Chariot, avec Dominique Reymond dans le rôle principal, a provoqué une sévère épidémie d’endormissements dans la salle. Sans hésiter, un LULU DORT pour ce travail cérébral basé sur une déshumanisation totale de ce personnage déroutant, impénétrable, malgré les efforts de son « interrogateur ». Répliques artificielles et plaquées, un condensé de lourdeur intellectuelle helvète.
Duras pour le pire,
Un puissant répulsif théâtral.
Apothéose des LULUS DORT, vous l’aurez deviné : « Cyrano de Bergerac », d’Edmond Rostand, au Théâtre Antoine. Lulu De juin.
Spécialement visés, Anne Kessler, metteur en scène, Édouard Baer, Cyrano, LULU DORT ex-æquo coupables sans appel de cette « mise en pièce » de la...pièce.
Souffrances que rien ne vient soulager, nous sont infligés :
De minables saltimbanques dépourvus de talent,
Un Christian gringalet souffreteux dénué de toute beauté,
Une Roxane irréelle,
Un Cyrano, petit, tout petit, comme son faux appendice mal fixé, incapable faire entendre la tirade du nez, et dénué de panache,
Le tout au son, d’un guitareux et d’un accordéoniste,
Dans une ambiance de cirque ambulant ou de guinguette.
Oubliez la flamboyance,
la beauté des alexandrins ;
L’indignation le dispute à l’accablement
En complément des LULUs DORT, Une volée de bois vert.