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L’Amante anglaise de Marguerite Duras, mise en scène d’Emilie Charriot avec Nicolas Bouchaud, Laurent Pointrenaux, Dominique Reymond, aux Ateliers Berhier jusqu’au 13 avril.

16/4/2025

1 Commentaire

 
Duras pour le pire.
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Crédit Photos Patrick Fouque

Je m’explique. 
De la découverte lointaine de L’Amante anglaise il restait à Lulu une pénible impression. 

A l’opposé, contradictoire, la mise en scène de Thierry Harcourt avec Judith Magre, (Lulu de février 2017) fut comme une révélation. 
Duras pour le Meilleur. 
Alléchée par cette nouvelle mise en scène, 
​A l’enthousiasme précédent succède un total désenchantement. 
​
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Crédit Photos Sébastien Agnetti

​La pièce est basée sur la recherche acharnée d’un « Interrogateur » pour connaître la raison du crime abominable commis dans la maison du couple Pierre et Claire Lannes : l’assassinat de la cousine de Claire, sourde et muette, dont les différentes parties du corps coupé, ont été retrouvées, tête exceptée, dans les wagons du train de marchandise passant près de chez eux.   

Face à l’Interrogateur, se succèdent le mari puis sa femme, l’auteur de l’assassinat. 
​  
Inspirée par un fait divers réel, transposé dans une ville qui n’existe pas, 
Sa pièce porte sur l’étude des insondables mystères de êtres, de leurs pensées, de leurs comportements. 
Afin de perdre le spectateur, Marguerite Duras adopte la forme du « Thriller ». 
​

​​Concentrée exclusivement sur le texte, concevant les dialogues « comme une joute verbale », cherchant à « aboutir à une dynamique rapide, vivante » la mise en scène d’Emilie Charriot, sans décor hormis un praticable et deux chaises éclairés en permanence, conduit à rendre les répliques comme uniformément plaquées et artificielles. 
Elles perdent toute fibre vivante, réduisant les personnages au seul « jeu d’acteur ».   

Oubliée l’émotion ressentie à l’écoute de l’amour fou vécu jadis par Pierre pour son épouse, la passion déçue de Claire pour son amant de jeunesse qui l’a trahie, la profondeur de ses pensées solitaires dans son jardin, si bien mises en relief dans la version de Thierry Harcourt.   
​
Ici tout est intellectualisé, cérébral, abstrait. 
​
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Crédit Photos Sébastien Agnetti

​Interrogateur inlassable dans ses recherches, Nicolas Bouchaud seul nous donne le sentiment de faire vivre son personnage. 
En mari falot, Laurent Pointrenaux, se voit relégué la moitié du temps au fin fond de la salle. 
Un symbole superflu. Il contraint  le spectateur à d’improbables contorsions.   

Quant à Dominique Reymond, malingre, visage sans lèvres, serrée dans son petit tricot et sa jupe noire, elle joue avec une affectation insupportable, mimiques à l’appui, voix assourdie. 
Loin de fasciner, dénuée de toute dimension mystérieuse, seule un peu de perversité émerge de ses inversions de questionnements face à l’Interrogateur. 
​

« Je cherche la bonne raison » 
« Où est-elle cette raison ignorée ? », se demande l’Interrogateur. 
Voilà tout l’enjeu de la pièce. 
Avec l’amour pour moteur, comme l’écrit Marguerite Duras : «  la folie exerce sur moi une séduction ».
   
Oubliée la séduction. 
Exclue la folie. 
Une version toute de lourdeur helvète. 
D’un ennui accablant. 
«​ Un Duras pour le pire ».   
​
1 Commentaire
Marie-Dominique de Moidrey
30/4/2025 07:02:39 am

Le souvenir ennuyeux de l'Amante Anglaise, le seul que j'en garde, concorde bien avec l'analyse de Lulu !

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