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Le Chant de la Terre de John Neumeier à l’Opéra Garnier

2/3/2015

 
Chant du cygne.
Il est chronique pour lesquelles je préfèrerais ne pas avoir à prendre la plume.
Ce chorégraphe a depuis fort longtemps comblé nos soirées de balletomanes avec d’inoubliables créations comme son «  Lac des cygnes » dansé pour la première fois par un homme, son » Sacre d’une nuit d’été » à la fraicheur inondant encore nos souvenirs, ou encore sa«  Troisième symphonie de Gustave Mahler ». Ayant aussi créé «  Mort à Venise » sur la musique du même compositeur, régulièrement invité par l’Opéra de Paris, la première de ces " Chants de la Terre » semblait réunir tous les facteurs d’une réussite assurée.
John Neumeier parle de cette symphonie comme «  la plus poignante et la plus sublime de Gustav Malhler ».
Avec son style d’une grande élégance néo-classique, combien de fois avons-nous ressenti grâce à son immense talent pétri de sensibilité tous les vertiges et les tourments de l’âme. Combien de fois sommes-nous ressortis chavirés devant tant de tragique beauté.
La note de présentation nous décrit une évocation chorégraphique des mystères et émotions de cette musique, aussi celle la noblesse et de la fatalité du destin de l’homme.
Tout au long de cette soirée, hélas, ni palpable émotions, moins encore  de vertiges esthétiques.
Les quelques pas de deux  dansés par Laetitia Pujol et Mathieu Ganio, étoiles appliquées mais sans véritable inspiration, les entrées dans le silence de vestales en robes fluides, d’orantes ployant bras en croix,  ménagent de trop brefs moments de grâce qui ne parviennent pas à dissiper l’ennui des  nombreux ensembles à la chorégraphie trop souvent laborieuse et pesante.
L’univers sidéral  d’un décor aux effets emphatiques, avec cet astre dont la forme évolue sous différents éclairages qui virent du bleu nuit au sable, avec cet étriqué plan incliné recouvert d’herbes, tel un radeau perdu, symbole de notre planète, de bien vilains costumes pour les garçons dès qu’ils quittent leur tee-shirt et leur jean dans des couleurs qui ne sont guère plus réussies, s’ajoutent à nos précédentes réserves.

Au moment de la création de sa Troisième Symphonie de Malher, John Neumeier déclarait : « La danse utilise le corps humain comme un instrument, le faisant évoluer dans un ensemble organisé pour l’élever à un niveau métaphysique ou spirituel et atteindre une dimension supra-humaine ».
La justesse de ces propos était alors admirablement perceptible.
Nous en étions terriblement éloignés en ce soir de première.
Lorsque le maître est venu saluer, à mon grand regret, seules  la politesse et le souvenir de ses précédentes créations commandaient à mes applaudissements.

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