Lulu a vu
  • Home
  • Critiques théatrales
  • Musique & Danse
  • Expositions
  • Ecrire à Lulu

Eliogabalo de Francesco Cavalli, mise en scène de Thomas Jolly,  à l’Opéra Garnier jusqu’au 15 octobre.

9/10/2016

 
Pur Baroque
Contrairement à un Néron, ou Tibère, le règne d’Eliogabale, jeune empereur romain, n’a pas inspiré la postérité.
Seul Antonin Artaud, cité dans le programme,  en célébra les  violences, la luxure, les transgressions sexuelles et politiques,  « L’anarchie au point où Héliogabale la pousse c’est de la poésie réalisée »écrit-il.
 
Pour sa première mise en scène d’opéra, le flamboyant Thomas Jolly a surpris, d’aucuns diront «  déçu ».
Economie et élégance en sont la signature.
Jouant essentiellement sur l’éclairage (Antoine Travert) :
Rais de lumières dessinent l’espace au scalpel, faisceaux entrecroisés créent les ambiances dramatiques et intimes.
Pour scénographie,  un unique praticable noir, télescopique, monté sur rail.
 
Faisant ressembler Eliogabale à un personnage de Star-War( souci de visibilité » ?) les costumes de Gareth Pugh flattent davantage les dames vêtues de longues robes à l’antique, sobres et élégantes.
 
Face à un empereur dépravé, violeur, pervers,  meurtrier, sans foi ni loi, uniquement préoccupé de ses plaisirs charnels, Thomas Jolly souligne admirablement l’humanité de ses victimes.
Déchirés, humiliés, souffrant, sœur ou fiancée de preux généraux poussés au meurtre par désir de vengeance se confronteront lors de duos qui composent les plus beaux moments de la soirée d’une authentique émotion.
​
Autre passage marquant, la manifestation de mauvais  augures avec  la présence maléfique et mystérieuse autour du festin de créatures oniriques, poétiques et menaçantes : d’extraordinaires hiboux géants.
 
Paul Groves , Alessandro, et Nadine Sierra, Eritea sa fiancée, forment un couple dramatiquement très convaincants, plus touchante que vocalement éblouissante, la belle Elin Rombo en Eritea, Mariana Flores interprète une Attilia enflammée, et Valer Sabadus est un Giulano un peu falot.
Peu sensible aux rôles d’Eliogabale , de Lenia et Zotico, la prudence  me commande l’abstention de tout jugement de valeur concernant Franco Fagioli, Emiliano Gonzalez Toro et Matthew Newlin.

Spécialiste reconnu de la musique baroque, et unanimement salué, Leonardo Garcia Alarcon à la tête de la Cappella Mediterranea, parvient avec talent à nous faire entendre toutes les subtilités et les nuances  de cette œuvre de Cavalli oubliée depuis trois siècles.

Aussi curieuse de découvrir cette forme musicale que le travail du metteur en scène de théâtre, Lulu se contentera de cette expérience.
Pendant plus de trois heures de spectacle, l’exercice comporte des longueurs.
En pâtissent inévitablement plaisir et attention.

Les commentaires sont fermés.
    Parce que Lulu a aussi des oreilles, retrouvez ici ses avis musicaux...

    Archives

    Janvier 2023
    Décembre 2022
    Novembre 2022
    Mai 2022
    Mars 2022
    Février 2020
    Décembre 2019
    Novembre 2019
    Octobre 2019
    Avril 2019
    Février 2019
    Janvier 2019
    Décembre 2018
    Mars 2018
    Février 2018
    Janvier 2018
    Décembre 2017
    Novembre 2017
    Octobre 2017
    Septembre 2017
    Juillet 2017
    Juin 2017
    Mai 2017
    Avril 2017
    Mars 2017
    Décembre 2016
    Novembre 2016
    Octobre 2016
    Septembre 2016
    Juillet 2016
    Mai 2016
    Avril 2016
    Mars 2016
    Février 2016
    Décembre 2015
    Novembre 2015
    Octobre 2015
    Mai 2015
    Mars 2015
    Janvier 2015
    Décembre 2014
    Novembre 2014
    Octobre 2014
    Juillet 2014
    Juin 2014
    Mai 2014
    Avril 2014
    Janvier 2014
    Décembre 2013
    Novembre 2013
    Octobre 2013
    Juin 2013
    Mai 2013
    Avril 2013
    Janvier 2013
    Novembre 2012
    Octobre 2012
    Août 2012
    Mai 2012
    Avril 2012
    Février 2012
    Janvier 2012

    Photo

    Categories

    Tous

    Flux RSS

Propulsé par Créez votre propre site Web à l'aide de modèles personnalisables.