A sa place, des dizaines de stilettos de vernis noir, enfilés sur un fil nylon, ornent toutes les parois qui ferment la scène. Pas davantage de carrosse , mais un immense cerceau lumineux entourant Cendrillon à son arrivée au bal.
Réussi le jeu de lumières de Jean-Claude Asquié qui modifie avec subtilité, en fonction de l'intrigue, la couleur des murs du plateau, passant du rose tendre à l'améthyste, du blanc pur au gris pâle.
Réussi encore les costumes, comme le décor, signés Jorge Gallardo. Simplicité absolue pour Cendrillon qui porte la même robe-tunique dont l'azur passe au blanc virginal pour le bal.Tons poudrés chair pour les justaucorps des elfes et pour la Fée en délicate mousseline vaporeuse.
Inattendu le recours à des mannequins sur roulettes, vêtus de longue robe en paillettes noires, jupe virevoltante, pour les cavalières du bal, entrant au bras de leur chevalier-servant, costume perle grise.
Classique, mais toujours comique, l'interprétation par des travestis, crane rasé, du trio infernal,la Belle-Mère appuyée sur des cannes anglaises l'autorisant à d'étranges cabrioles.
La chorégraphie néo-classique fluide, épousant parfaitement la musique de Prokofiev, élégante sans jamais tomber dans le pompier, allie beaux effets d'ensembles, pas de deux harmonieux et passages parodiques.
Coté danseurs, joli couple Miyuki Kanei, Cendrillon, et Daniel Viscayo, le Prince. Fée éthérée de Claire Lonchampt.
Plaisir visible du corps de ballet d'où émerge la grande aisance d' Arnaud Mahouy en Maître de danse et Surintendant des Plaisirs.
Enumérés ces qualités indéniables, il demeure une impression de monotonie, comme un conte plat, sans cet éclat, indissociable de l'exercice. La danse, pour nous faire rêver, particulièrement avec un conte , nécessite cette "étincelle" qui lui fait défaut.
Cendrillon se regarde,
Ne nous transporte pas.