Elle a succombé au charme du « Le Porteur d’histoire » son premier spectacle.
Esprit critique toujours, la saison dernière, « Edmond » récompensé par le nombre record de cinq Molières, lui est apparu, comme la redite d’une mécanique parfaitement rodée, l’application d’une recette…. à succès, allègrement déclinée dans un autre registre et disposant, cette fois, de gros moyens.
Passé maitre dans l’art de dévider un écheveau aux fils enchevétrés,
Alexis Michalik a la passion des récits qui s’emboitent, se catapultent, se télescopent.
Dans « Le Cercle des Illusionnistes », récemment vu, il nous contait l’histoire qui commençait avec Robert Houdin, le grand magicien, pour se terminer avec le cinéma de Georges Méliès à travers d’abracadabrantes aventures et mésaventures.
Sa dernière pièce « Intra Muros » nous conduit cette fois dans un lieu d’enferment.
En prison, deux détenus, seuls volontaires de tout l’établissement, assistent à un cours de théâtre donné, à l’initiative d’une jeune assistante sociale, par un metteur en scène « sans succès ».
Ici Michalik dessine, avec une incontestable justesse, et une sympathie toujours palpable, pour ses protagonistes, d’attachants personnages : le petit dur révolté, Fayçal Safi, le corse taiseux et blessé, Bernard Blancan, la fraiche assistante sociale, Alice de Lencquesaing, et Jeanne Arènes essentiellement en mère aigrie parmi d’autres rôles.
Sans révéler le dénouement, l’intrigue permettra à chacun, de se trouver et de se « libérer » du poids d’un lourd passé, de connaitre enfin apaisement, réconciliation.
Théâtre dans le théâtre, prenant parfois la salle à témoin, misant sur la candeur d’un public auquel on veut faire croire à la découverte de « l’envers du décor », l’intrigue n’en demeure pas moins filandreuse, inextricable.
Force rebondissements, scènes recourant au stratagème du reversement réel, ou imaginé, ces situations répétées au-delà du raisonnable, usant à satiété d’effets de kaléidoscope, finissent par lasser.
A l’amusement, aux surprises, au divertissement des débuts succèdent inexorablement scepticisme et ennui.
Alexis Michalik a le sens du théâtre,
Pas celui de la mesure, de l’équilibre, du dosage.
Un défaut dont il ne parvient pas à se corriger.
Il vous suffit de relire la chronique du « Porteur d’Histoires »
En juin 2013 Lulu vous avait tout dit.
Elle n’a plus rien à ajouter.